Dementias, and Alzheimer's disease (AD) in particular, will increasingly become a public health issue. However, three major data may change the severity of these pathologies: in young adults, simple measures of healthy lifestyle (control of vascular risk factors, physical activity and cognitive stimulation), have an impact on a future cognitive decline; the same lifestyle interventions may delay the start of the disease for elderly people potentially at-risk; finally, and for the first time, a monoclonal antibody directed against amyloid lesions has just shown a significant effect on the progression of AD in patients at an early stage of the disease. According to these results, we will have to reconsider the strategy for managing minor or severe cognitive disorders and particularly AD. Nowadays, patients start the care process too late. The solution is to act earlier, even preventively. It is necessary to improve a care offer adapted to this new situation in order to impact on the disease as soon as possible, even before the onset of symptoms, based on: 1) predictive algorithms aimed at establishing whose cognitively unimpaired individuals may further develop the disease; these algorithms will be based on demographic, family, cognitive, genomic and biological data, such as in the "Santé Cerveau" project developed in partnership with the Health Regional Agency (ARS) and the general practitioners; 2)and on some expert centers which must become "dementia prevention clinics" to test prevention measures, initiate and validate multi-domain therapeutic education programs; to disclose about the risk in response to the request of worried patients; and to propose early pharmacological treatments if these individuals are on the way to declare AD in the coming months, taking into account competition between risks. This will allow to prepare to make use of new pharmacological treatments that might be discovered.
Les démences et la maladie d’Alzheimer (MA), en particulier, vont devenir de plus en plus un enjeu de santé publique. Trois données importantes peuvent cependant modifier le poids de ces pathologies : (1) de simples mesures d’hygiène de vie (contrôle de facteurs de risque vasculaire, activité physique et stimulation cognitive) instaurées chez les jeunes adultes ont un impact sur un déclin cognitif ultérieur ; (2) chez des sujets âgés à risque, ces mêmes dispositions retardent l’entrée dans la maladie et (3) enfin et pour la première fois, un anticorps anti-amyloïde aurait montré un effet significatif sur l’évolution de la MA chez des patients au stade débutant. Il ressort de ces travaux qu’il faut se préparer à reconsidérer la stratégie de prise en charge des troubles cognitifs, qu’ils soient mineurs ou majeurs, et de la MA en particulier. L’entrée des patients dans le parcours de soins reste aujourd’hui trop tardive. La solution est d’agir plus précocement, voire de façon préventive. Il faut développer une offre de soins adaptée à cette situation nouvelle afin d’agir sur la maladie le plus tôt possible, fondée sur : 1) des algorithmes prédictifs pour déterminer chez les sujets sans symptômes spécifiques ceux qui seront à risque de développer une pathologie dégénérative; ces algorithmes devront être mis au point à partir de données démographiques, familiales, cognitives, génomiques et biologiques, comme celles recueillies dans le projet « Santé-Cerveau » développé en partenariat avec l’ARS et les médecins généralistes ; 2) le renforcement des activités de prévention dans les 450 centres mémoire de proximité disponibles en France et les 26 CM2R et 3) la transformation de quelques-uns de ces centres experts en « cliniques de prévention de la démence » pour tester les mesures de prévention, initier des programmes d’éducation thérapeutique multidomaine et les valider, communiquer sur le risque, répondre à la demande de sujets inquiets et déterminer, chez ceux-ci, à l’aide des algorithmes, le niveau de risque qu’ils ont de déclarer une MA dans les mois et années qui viennent, en tenant compte de la compétition entre les risques. On peut ainsi se préparer à faire bénéficier précocement les uns et les autres des traitements pharmacologiques susceptibles d’exister.
Keywords: Alzheimer's disease; Memory clinic; Prevention; Risk profiling clinic.
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