Context: In France, care workers and health students have been intensely mobilized during the first wave of the COVID-19 pandemic. But few studies have evaluated psychological distress on non-medical health students, in addition to the challenges posed by pedagogical continuity while universities are closed following health and safety regulations.
Objectives: This study aims to assess COVID-19's impact on health students in France on different levels: psychological, educational and social.
Methods: An online national cross-sectional study, from April 11 to May 30 2020, included sociodemographic, work conditions and numeric scales.
Results: A total of 4411 students answered. Regarding the K6 scale, 39% of students had moderate distress, and 21% had a high level of distress. Risk factors of psychological distress included being a woman (P<0.001), being between 19 and 21 years old (P<0.001), living alone (P=0.008), and not having the ability to isolate (P<0.001). Students on the frontline had less psychological distress (57 vs 62%, P=0.003), better quality of sleep (34% vs 28% high quality, P<0.001) but a higher consumption of medical (8.5% vs 6.5%, P=0.044) and non-medical (18% vs 10%, P<0.001) psychotropic drugs. Nurse and medical students had more distress and used more non-medical psychotropic substances than other health students (15% vs 9.2%).
Discussion: COVID-19' crisis had an important impact on health students' mental health, social life and training with discrepancies regarding the speciality whether they were on the frontline or not. There is an urgent need for psychological and pedagogical support for students, and even more so regarding the prolongation of the COVID-19 epidemic.
Objectifs: Durant la première vague de la pandémie de COVID-19 en France, les professionnels et étudiants en santé ont été intensément mobilisés pour faire face à l’augmentation exponentielle des besoins de soins dans le système de santé. Une étude française dans 21 unités de soins intensifs au cours du premier mois de confinement a révélé que la prévalence des symptômes d’anxiété et de dépression chez les soignants était de 50,4 %, et 30,4 % respectivement. En revanche, peu études se sont consacrées à l’évaluation de la détresse psychologique des étudiants en santé durant cette période. Dans la population générale des étudiants français, une étude a révélé que la prévalence des pensées suicidaires, de la détresse grave et du niveau élevé de stress perçu pendant la première vague était de 11,4 %, 22,4 % et 24,7 % respectivement. L’objectif de notre étude est d’évaluer l’impact du COVID-19 sur la santé mentale des étudiants en santé (médecine, soins infirmiers, pharmacie, maïeutique, odontologie, ergothérapie, orthoptie, orthophonie, psychomotricité, audioprothésiste) en France pendant la 1re vague.
Méthodes: Un questionnaire en ligne a été proposé du 11 avril au 30 mai 2020 auprès des étudiants en santé de France. La diffusion a été réalisé par l’intermédiaire de réseaux sociaux et de mails de différents groupes institutionnels (conférences des doyens, présidents d’université, Centre National d’appui à la qualité de vie des étudiants en santé…). Le questionnaire comprenait l’échelle de Kessler en 6 items (K6), la Social Provision Scale SPS-10, la consommation de drogues et de psychotropes et l’évaluation du sommeil. Les tests du Chi2 et test exact de Fisher ont été utilisés pour comparer la prévalence entre les groupes. Par la suite, des modèles de régression logistique ajustés sur l’âge et le sexe ont été utilisés (analyses multivariées).
Résultats: Un total of 4411 étudiants ont répondu: 39 % présentaient une détresse modérée et 21 % une détresse élevée à l’échelle de détresse psychologique de Kessler. Plusieurs facteurs de risque de détresse psychologique ont été retrouvés: être une femme (p < 0,001), avoir entre 19 et 21 ans (p < 0,001), vivre seul (p = 0,008) et ne pas avoir la possibilité de s’isoler chez soi pour travailler (p < 0,001). Les étudiants en « première ligne » face aux patients expriment moins de détresse que les étudiants qui sont confinés sans activité clinique (57 % contre 62 %, p = 0,003), une meilleure qualité du sommeil (34 % contre 28 %, p < 0,001) mais une augmentation de la consommation de médicaments (8,5 % contre 6,5 %, p = 0,044) ou d’autres substances psychoactives (18 % contre 10 %, p < 0,001). Les étudiants en soins infirmiers et étudiants en médecine présentent une détresse psychologique et une augmentation de la consommation de produits plus importantes que les autres étudiants (15 % contre 9,2 %).
Conclusions: La pandémie COVID-19 a eu un impact certain sur la santé mentale des étudiants en santé et leur formation, bien que des disparités existent selon les cursus, et selon la participation aux soins des étudiants. Cette étude présente certaines limites: le taux de réponse était faible; les jeunes étudiants (18–21 ans) étaient surreprésentés. Il s ‘agit de la première étude nationale sur la santé mentale des étudiants en santé et elle pourra servir de référence pour comparer avec les futures études. Il semble urgent d’intervenir pour améliorer le bien-être des étudiants en santé d’autant plus que la crise sanitaire tend à se prolonger.
Keywords: COVID-19; Détresse psychologique; Health students; Mental health; Psychological distress; Santé mentale; Étudiant en santé.
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