RésuméMalgré la dépénalisation de l'avortement et la gratuité des soins après avortement (SAA), les femmes Burkinabè vivent des relations difficiles avec les soignants. Cette étude vise à déterminer le profil des femmes recevant des SAA, leur perception de la qualité des SAA et ses déterminants dans des structures sanitaires publiques et confessionnelles du pays. Une enquête quantitative a été menée auprès de 2174 femmes vues pour des SAA et recrutées de façon exhaustive de 2018 à 2020. Un questionnaire structuré a été administré à la sortie des soins. Une analyse uni-, bi- et multivariée a été faite. La majorité des clientes de SAA vivait en milieu rural (55%), avait 25 ans et plus (60%), vivait en couple (87%) et était sans-emploi (59%). La grossesse était non désirée chez 17% des femmes et 4% d'entre elles souhaitaient avorter. La satisfaction globale de la qualité des SAA était de 84%. Dans l'analyse multivariée, ses déterminants étaient la résidence en milieu rural (OR = 1.80 [1.38; 2.34]), un niveau scolaire primaire (OR = 1.48 [1.06; 2.07]) ou secondaire (OR = 1.95 [1.38; 2.74]), et avoir eu au moins un enfant (OR = 1.43 [1.02; 2.00]). Les facteurs associés à une faible satisfaction des SAA étaient une grossesse non désirée (OR = 0.64 [0.46; 0.89]) ou avoir souhaité avorter (OR = 0.09 [0.05; 0.16]). Le niveau de satisfaction globale est acceptable mais faible chez les clientes ayant souhaité avorter. Il est fondamental d'organiser un programme de formation des professionnels des SAA sur la communication, la relation interpersonnelle et l'empathie pendant les soins de santé.
Keywords: Burkina Faso; burkina faso; clients' satisfaction; droits en santé sexuelle et reproductive; post-abortion care; quality of care; qualité des soins; satisfaction des clientes; sexual and reproductive health rights; soins après avortement.