ON DIT OUI AVEC LE CŒUR

Est-ce que les cancres aiment l’école ? Est-ce que les premiers de la classe sont forcément les plus heureux ? L’objectif de l’école est-il de fabriquer des érudits, ou des citoyens ? Et l’épanouissement des enfants dans tout ça ? Dans l’équipe de Bonnes Ondes, où, croyez-le bien, on ne compte pas que des titulaires de mentions très bien, on s’est posé ces questions. Le tableau d’honneur de l’originalité ne nous sera pas attribué pour s’être, cette semaine, intéressé à l’école. Toutefois, on tente dans cette édition de s’échapper des questions strictement scolaires pour approcher un peu les petits et grands humains qui (à cause de Charlemagne ?) se succèdent au tableau.

Amis pour la vie

On a tous dans un coin du cœur une copine ou un copain rencontré dans l'enfance. Celui ou celle avec qui on a vécu des moments uniques bien que légèrement effacés : complicité dans les jeux, secrets à la vie à la mort, promesse d'amitié éternelle. Les rires, les pleurs, les colères et les premiers sentiments, on a tout partagé, au point qu'une partie de notre enfance n'existe que dans son souvenir comme une partie de la sienne dans le nôtre. Aux témoignages des auditeurs répondent les analyses socio-psychologiques des invités pour comprendre ce qui fait la saveur si particulière des amitiés de l'enfance.

🎧 À écouter dans Grand bien vous fasse sur France Inter

Changer le monde, changer les maths

“L’idée même de schéma est d'une simplicité enfantine, si simple, si humble, que personne avant moi n'avait songé à se pencher si bas.” Vous n’avez sûrement jamais entendu parler de lui. Si c’est le cas, c’est peut-être un personnage qui vous paraît obscur, abscons, impalpable. Né en 1928 en Allemagne puis expatrié en France durant la guerre, Alexandre Grothendieck a révolutionné les mathématiques et remis en cause les concepts les plus simples (qu’on serait tout de même bien en peine de vous expliquer ici). Mais après seulement 12 ans de carrière et un séjour au Vietnam, il se rend compte que les mathématiques et la science en général se sont dévoyées en participant à des programmes militaires. Il abandonne sa discipline, devient activiste écologiste, puis disparaît au fin fond de l’Ariège. Aujourd’hui vénéré par le cercle très restreint des mathématiciens, Grothendieck laisse derrière lui un héritage immense. Cette Grande Traversée tente d’en cerner les contours.

🎧 À écouter dans Les Grandes Traversées sur France Culture

La musique adoucit les maths

C’est l’éternelle question qui revient à chaque rentrée dans la bouche de nos chers bambins : ça sert à quoi, les maths ? Et là, vous répondez, bien embarrassé, “mais si, tu verras, tu comprendras plus tard”, sans savoir vraiment à quoi vous faites référence, tout en pensant intérieurement – un peu honteux – qu’ils ont peut-être raison. Quoiqu’il en soit, les mathématiques sont au programme, et il faut bien y passer. Et c’est là que la musique classique et le solfège peuvent intervenir. Emmanuel Bigand, chercheur en psychologie cognitive, explique que s’amuser à résoudre certains exercices musicaux théoriques simples permet d'entraîner le cerveau à réaliser un travail d’abstraction nécessaire à l’assimilation des mathématiques. Et il nous dit même quel air de Mozart est le plus efficace pour cela.

🎧 À écouter dans Musique + Maths sur France Musique

🎧 La réponse dans Concordance des temps sur France Culture

Claire Hédon et l’inclusion

Quand on suggère à Claire Hédon, Défenseure des droits depuis quatre ans maintenant, de légiférer sur l'accueil des enfants porteurs de handicap à l'école, elle rappelle que le droit a déjà tout dit : dans la Constitution et la Convention internationale des droits de l'enfant. Seuls les actions et les moyens ne suivent pas. Et ce n'est pas son unique combat. Défendre les droits des usagers des services publics, ceux des enfants, lutter contre les discriminations et promouvoir l'égalité : telles sont ses principales missions. Autant dire un travail de titan. Pour chacune d'entre elles, Claire Hédon propose des solutions sans jamais oublier d'expliquer le sens général et symbolique de son mandat. Devant l'ampleur de la tâche, elle rappelle que son action transpartisane "est un fondement de notre démocratie". 

🎧 À écouter dans 8h20, Le Grand entretien sur France Inter

Monsieur le professeur

En 1958, Albert Camus publie les discours qu’il a prononcés en Suède à la réception de son prix Nobel de littérature. Personne, alors, ne prête attention au dédicataire. Rien n’échappe au filtre de la guerre d’Algérie par lequel tout est observé, appris, commenté. Y compris bien sûr les faits, écrits et gestes de l’auteur de L’Étranger, originaire des quartiers pauvres d’Alger. C’est là qu’il a rencontré celui qui a changé sa vie. Là que, tout comme son alter égo le professeur Bernard, dans Le Premier homme, l’instituteur Louis Germain perçoit chez l’enfant un esprit hors du commun et se donne pour mission de lui offrir les outils nécessaires à son expression : les connaissances, l’instruction. Une histoire en deux épisodes pour retracer la relation unique, et qui durera jusqu'au bout, d’Albert Camus et de celui qu’il a qualifié parfois de “père de substitution”.

🎧 À écouter dans Une Histoire particulière sur France Culture

Réconciliation

Une méthode de travail, mise en place par un professeur de SES d'un quartier populaire, qui associe enseignants, élèves et parents et assure 100 % de réussite au bac. L'histoire paraît trop belle. Pourtant, elle est vraie et fonctionne depuis 12 ans maintenant. De plus en plus d'enseignants l'adoptent – 350 exactement à la rentrée 2024 – "même en centre ville" se réjouit Jérémie Fontanieu, l'heureux co-initiateur du système. En 2007, le groupe IAM chantait "L’évolution de la langue française, ça vient de la rue". Aujourd'hui, au lycée Eugène Delacroix de Drancy, code postal 93700, dans la classe de SES de Jérémie Fontanieu, on pourrait chanter sans fanfaronner "Avoir son bac façon Fontanieu, ça vient de la rue".

🎧 À écouter dans Reporterter sur Mouv'

Que manque-t-il dans les cours de récré ?

Dans les cours d’école, traditionnellement, on trouve : des terrains de handball aux contours délavés et aux filets manquants, du gravier, du bitume creusé à la chute des gouttières, des portes vers des locaux mystérieux, des sanitaires à l’hygiène contestable. En revanche, il y a des choses que l’on ne trouve pas, ou trop peu et qui, d’après des chercheurs de l'université de Catalogne, n’ont que des avantages : développer l’imagination, favoriser la détente (et donc la concentration à la reprise) et même permettre aux filles de trouver des places pour elles dans un espace dominé, ô surprise, par les garçons. Mais de quoi s’agit-il ?

🎧 La réponse dans Le Billet science sur franceinfo