Sécurité routière : 23 morts sur les routes depuis le début 2024

Sécurité routière : 23 morts sur les routes depuis le début 2024
Les routes polynésiennes ont fait 23 morts depuis le début de l’année. 75 % de ces accidents mortels sont liés à l’alcool et aux stupéfiants et pour les délinquants de la route, la récidive est aussi un problème. La formation auprès de la Direction de la prévention routière peut être une solution pour être sensibilisé... Même si, dans le fond, les mauvais comportements sont difficiles à changer.

"Je me suis fait prendre trois fois. Je suis déjà passé au tribunal", confie un des prévenus convoqué, ce mercredi, au tribunal. Ils sont une dizaine de récidivistes à passer devant le juge ce mercredi pour défaut de permis, conduite en état d’ivresse, ou encore en ayant fait usage de stupéfiants.

Des comportements qui ont coûté la vie à 23 personnes depuis janvier. Si les délits routiers initiaux sont traités en compositions pénales par un procureur, la récidive, elle, ne pardonne pas…

"Les gens qui ne comprennent pas et qui récidivent après la composition pénale, ça monte d'un cran, d'un deuxième cran et d'un troisième cran pour finir en juge unique circulation ou en comparution reconnaissance préalable de culpabilité (...) Quand on récidive, c'est beaucoup moins raisonnable et beaucoup plus cher, on arrive à des amendes à 100 000 Fcfp, de la prison avec sursis, des stages, etc.",

Dominique Bonis - délégué du procureur et directeur de l’association Prévention Routière

 

Le bilan 2023 des infractions routières fait état de plus de 2 000 défauts de permis, de plus de 2 200 conduites en état d’ivresse ou en ayant consommé des drogues. Malgré les contrôles continus des forces de l’ordre, les chiffres ont du mal à baisser.

"Il ne faut jamais oublier : entre les roues d'un véhicule et la route, il n'y a pas que de l'air ou du caoutchouc, il y a un cerveau humain. Nous, nous sommes là pour apprendre aux gens à bien s'en servir ou leur rafraîchir la mémoire mais quand on refuse de se servir de son cerveau correctement, on arrive au bilan qu'on a tous les ans (...) Et ça fait des années que ça dure, on a du mal à faire baisser les chiffres, il faut faire plus mais on ne peut pas mettre un gendarme derrière chaque automobiliste. Il faut que chacun prenne ses responsabilités, prenne conscience, utilise son cerveau"

Dominique Bonis - délégué du procureur et directeur de l’association Prévention Routière

Cela fait 25 ans que l’association Prévention routière mise sur la formation des primo délinquants. Dans ces stages, l'accent est mis sur les faiblesses de l’être humain sur la route et ça marche. En 2023 sur plus de 1 700 stagiaires, 10 seulement ont récidivé. 

"Je pense que ça va aider les jeunes, sur les routes il y a beaucoup trop de laisser-aller", confie l'un des stagiaires. "J'ai appris de respecter le taux d'alcoolémie, la route n'est pas un jeu, c'est pour notre vie à nous et notre prochain", confie un autre. Si la répression ne marche pas toujours, force est de constater que les piqûres de rappel réalisées par l’association pour la Prévention Routière portent ses fruits.