Des consultations de cardiologie pour mieux dépister les patients dans les villages isolés de La Réunion

Des consultations en cardiologie au Brûlé dans le cadre de la "semaine du kèr".
Pour la "semaine du Kèr", des cardiologues se déplacent dans les endroits les plus retirés de l’île : Cilaos, Salazie et même Mafate. Ce jeudi 26 septembre, l’un d’eux a tenu des consultations décentralisées au Brûlé dans les hauts de Saint-Denis. Les patients sont venus nombreux. L'objectif est de mieux dépister et prévenir les maladies cardiovasculaires dans l'île.

"Ma maman a des antécédents de maladies cardiovasculaires, je sais que c’est héréditaire donc je suis venue, explique Laurence, 35 ans, habitante du Brûlé. C’est une superbe opération !"

Faire du dépistage dans les écarts

A l'occasion de la "semaine du Kèr", le CHU de La Réunion emmène des cardiologues dans les endroits les plus reculés de La Réunion. Ce jeudi 26 septembre, le docteur Jérôme Corré s’est rendu dans le village du Brûlé dans les hauts de Saint-Denis.

Regardez le reportage de Réunion La 1ère :

Semaine du Ker : les cardiologues du CHU proposent des consultations dans les écarts, comme au Brûlé.

"On habite dans les Hauts, on n’a pas souvent l’occasion de descendre dans les Bas pour avoir un rendez-vous", explique Laurence qui est venue avec sa sœur Loredana, 41 ans. "On est venu voir si tout va bien, par précaution", explique-t-elle.

On a déjà changé des habitudes dans la cuisine, on met moins de sel par rapport à l’hypertension, on essaie de marcher souvent et on surveille aussi les enfants. Ils veulent toujours un paquet de chips, des choses salées et sucrées.

Loredana, habitante du Brûlé

Des consultations en cardiologie au Brûlé dans le cadre de la "semaine du kèr".

De trop nombreuses pathologies cardiaques

Dans l’île, les maladies cardiovasculaires sont une des premières causes de mortalité : un décès sur quatre est imputable à une cause cardiaque, surtout chez les plus de 65 ans. La Réunion fait partie des départements les plus touchés par les maladies cardiovasculaires.

Ce matin, les patients sont venus nombreux. "Ici à part l’infirmière, il n’y a rien, on n’a même pas de docteur", souligne Jean-Jacques, habitant du Brûlé. 

On est obligé de prendre le bus pour descendre voir le médecin traitant à Bellepierre. Alors, je ne vais pas souvent le voir.

Jean-Jacques, habitante du Brûlé

Des consultations en cardiologie au Brûlé dans le cadre de la "semaine du kèr".

Trop de consultations tardives

Ces consultations médicales dans les écarts sont un moyen de faire plus de dépistages et de prévention. "C’est un des problèmes à La Réunion : on a beaucoup de consultations très tardives, c’est-à-dire que les gens viennent quand il y a déjà des problèmes comme des infarctus ou insuffisances cardiaques, remarque Jérôme Coré, cardiologue au CHU de La Réunion. Il n’y a pas assez de consultations de prévention, c’est pour ça qu’on veut en faire pour qu’ils consultent dans les délais plus courts".

Des messages à faire passer

Durant ces consultations décentralisées, le docteur Coré en profite pour faire passer d’importants messages. 

Ne pas fumer, faire de l’activité physique, ne pas manger trop salé ou trop gras et consulter aux premiers symptômes.

Dr Jérôme Corré, cardiologue

Il remarque aussi qu’une bonne partie des patients dans les écarts "a déjà une hygiène de vie intéressante". "ls sont moins sédentaires que dans les bas, mais il y a toujours du diabète et de l’hypertension artérielle comme partout à La Réunion", ajoute le cardiologue.

Dans les jours qui viennent, ces professionnels de santé se rendront aussi à Cilaos, Salazie, et même Mafate.