Objectives: This study aims to describe how health professionals and managers put forward ethnocultural arguments to explain the partial failure of a maternal health policy and to discuss the potential impact of such ethnocultural representations on access to care.
Methods: This was a qualitative research socio-anthropologic in nature, making use of several methods of data collection, including in-depth interviews, informal discussions, non-participant observations conducted in health facilities, and a documentary analysis. In-depth interviews were conducted with 16 health professionals and 10 health district managers. Interviews were recorded and transcribed. The study took place in Djibo district, Burkina Faso.
Results: Ethnic identification, cultural practices related to childbirth (modesty, discretion, presence of women at the birth), the social status of women (low decision-making power), nomadism and social organization of population groups and their resistance to change are erected as "cultural barriers" to the maternal health policy. The widespread use of these representations by health professionals and managers contributes to the stereotyping and blaming of some social groups while hiding the structural factors that in fact have a greater influence on the use of maternal health services.
Conclusion: This article highlights the danger of the excessive use of ethnocultural representations based on culturalistic ideology in public health policies in conveying stereotypes of certain groups. Thus, to understand the success or the failure of health policies, it remains important to consider the quality of contact between communities and the health system; structural factors, including the capacity of households to meet the expenses of health care; and distances between villages and health centres. These elements would contribute to a better understanding of the disparities uncovered with regard to the use of health services indicators.
OBJECTIFS: Cette étude vise à décrire la mobilisation des représentations ethnoculturelles par des agents et des gestionnaires de santé pour expliquer l’échec partiel d’une politique de santé maternelle et discuter des conséquences potentielles de ces représentations sur l’accès aux soins de santé des populations.
MÉTHODES: Il s’agit d’une recherche qualitative de type socio-anthropologique mobilisant des entretiens approfondis, des discussions informelles, des observations non participantes menées dans les centres de santé et une analyse documentaire. Les entretiens ont été menés auprès de 16 agents de santé et de 10 gestionnaires. Les entretiens ont été enregistrés sous support numérique et transcrits. L’étude s’est déroulée dans le district sanitaire de Djibo au Burkina Faso.
RÉSULTATS: L’identification ethnique, les coutumes relatives à l’accouchement (pudeur, discrétion, présence féminine), le statut social des femmes (le faible pouvoir décisionnel), le nomadisme et l’organisation sociale des populations et leurs résistances au changement sont érigés comme des obstacles ªculturels« à la politique de santé. L’usage largement répandu de ces représentations par les agents et les gestionnaires de santé contribue à réprimander les populations et à masquer les facteurs structurels qui ont pourtant une influence plus importante sur l’utilisation des services de santé maternelle.
CONCLUSION: Cette recherche met en lumière le danger de l’usage excessif des représentations ethnoculturelles teintées de culturalisme dans les pratiques et les politiques de santé publique en véhiculant des stéréotypes à l’égard de certains groupes de population. Pour comprendre le succès ou l’échec des politiques sanitaires, il demeure important de considérer la qualité du contact avec le système de santé, les facteurs structurels notamment les capacités des ménages à faire face aux dépenses des soins de santé et des distances entre les villages et les centres de santé. Ces éléments permettraient de mieux comprendre les disparités constatées à l’égard des indicateurs d’utilisation des services de santé.
Keywords: Burkina Faso; ethnocultural representations; health policies; health providers; maternal health.