Psychotropics and COVID-19: An analysis of safety and prophylaxis

Encephale. 2021 Dec;47(6):564-588. doi: 10.1016/j.encep.2021.08.002. Epub 2021 Sep 2.

Abstract

The use of psychotropics during the COVID-19 pandemic has raised two questions, in order of importance: first, what changes should be made to pharmacological treatments prescribed to mental health patients? Secondly, are there any positive side effects of these substances against SARS-CoV-2? Our aim was to analyze usage safety of psychotropics during COVID-19; therefore, herein, we have studied: (i) the risk of symptomatic complications of COVID-19 associated with the use of these drugs, notably central nervous system activity depression, QTc interval enlargement and infectious and thromboembolic complications; (ii) the risk of mistaking the iatrogenic impact of psychotropics with COVID-19 symptoms, causing diagnostic error. Moreover, we provided a summary of the different information available today for these risks, categorized by mental health disorder, for the following: schizophrenia, bipolar disorder, anxiety disorder, ADHD, sleep disorders and suicidal risk. The matter of psychoactive substance use during the pandemic is also analyzed in this paper, and guideline websites and publications for psychotropic treatments in the context of COVID-19 are referenced during the text, so that changes on those guidelines and eventual interaction between psychotropics and COVID-19 treatment medication can be reported and studied. Finally, we also provide a literature review of the latest known antiviral properties of psychotropics against SARS-CoV-2 as complementary information.

L’usage des psychotropes en période de pandémie de COVID-19, liée au SARS-CoV-2, a fait émerger deux grandes interrogations d’importance inégale. Prioritairement, quelles doivent être les éventuelles adaptations de traitements pharmacologiques à mener chez les patients souffrant de troubles psychiques ? Secondairement, certains psychotropes sont-ils susceptibles de présenter un effet bénéfique contre le SARS-CoV-2 ? L’objectif de la présente revue est d’investiguer ces deux interrogations sur la base des informations données par la littérature. La recherche bibliographique a appliqué une méthode mixte avec une revue systématique des données liées au COVID-19/SRAS-CoV-2 (jusqu’au 01/12/20) et une revue consensuelle pour d’autres informations (en particulier, les risques iatrogènes associés aux psychotropes). Afin d’envisager la sécurité clinique des psychotropes, nous aborderons successivement : (i) les risques de complications symptomatologiques de la COVID-19 liés aux psychotropes avec les impacts en termes de dépression de l’activité centrale, de risque d’allongement de l’intervalle QT, de complications infectieuses et thromboemboliques ; puis (ii) les risques de confusion diagnostique entre l’impact iatrogène lié aux psychotropes et les symptômes de la COVID-19. Une synthèse est ensuite proposée sur les différentes informations disponibles, à ce jour, par psychopathologies, en lien avec leurs traitements psychopharmacologiques, dans le contexte de la COVID-19, dans la schizophrénie, les troubles de l’humeur, les troubles anxieux, le TDAH, mais également les troubles du sommeil et le risque suicidaire. La gestion des traitements de la schizophrénie résistante et de la dépression résistante au temps de la COVID-19 sera traitée. Tandis que les risques spécifiques liés aux traitements de la COVID-19 en termes d’impact psychogène et dépressogène sont également abordés. Les effets dépressogènes, avec de potentielles idées suicidaires, sont ainsi décrits avec les corticoïdes, l’interféron alpha, mais également la chloroquine et l’hydroxychloroquine. Les effets psychotiques aigus sont, quant à eux, rapportés avec les corticoïdes, la chloroquine et l’hydroxycloroquine. L’anakinra, anti-IL-1 et le tocilizumab, anti-IL-6, pour leur action de régulation des cytokines pro-inflammatoires, impliquées dans l’immunopathologie du COVID-19, pourraient présenter un intérêt pour lutter contre les complications neuropsychiatriques de la COVID-19. La problématique spécifique des substances psychoactives au temps de la COVID est également décrite. En cas de COVID-19 avec une symptomatologie respiratoire importante, l’impact de l’arrêt du tabac sur le métabolisme des psychotropes peut être conséquent et nécessiter des adaptations posologiques pour les traitements pris en charge par le CYP1A2. Les publications et sites web de référence pour s’informer sur les psychotropes dans le contexte de la COVID-19 sont référencés afin de faire le point sur les adaptations de prescriptions proposées, ainsi que les interactions médicamenteuses entre psychotropes et les traitements de la COVID-19. Ces données s’appuient notamment sur les informations proposées : (i) par une revue de la littérature établissant des recommandations pratiques fondées sur des preuves (structurée par le centre de référence de l’OMS en santé mentale de l’Université de Vérone) ; (ii) par les sites web des Universités d’Oxford et de Liverpool, proposant respectivement des recommandations pour la santé mentale en générale et sur plusieurs traitements ou classes de psychotropes en particulier et une plateforme de recherche d’interactions médicamenteuses entre les médicaments expérimentaux utilisés contre la COVID-19 et les médications courantes, dont les psychotropes. Le potentiel antiviral des psychotropes contre le SARS-CoV-2 est ensuite décrit sur la base des données fournies, à ce jour, dans la littérature. Dès la fin du mois d’avril 2020, l’évocation du potentiel anti-SARS-CoV-2 de l’halopéridol et de chlorpromazine sont apparues dans la littérature médicoscientifique. Depuis, de nombreux autres psychotropes candidats ont pu être proposés avec notamment: des neuroleptiques phénothiaziniques et leurs proches dérivés, des antidépresseurs tricycliques et des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, mais aussi le lithium, la nicotine ou encore la mélatonine. Compte tenu de la diversité des substances pouvant présenter un profil anti-SARS-CoV-2, il apparaît difficile de déceler un unique profil pharmacologique susceptible d’induire une chimioprotection, mais les effets antihistaminiques, conjugués à des propriétés d’amphiphiles cationiques (ou CAD et/ou d’inhibiteurs fonctionnels de la sphingomyélinase acide ou FIASMA) pourraient être des leviers importants d’une telle activité. Globalement, ces données plaident pour l’évaluation clinique rigoureuse des potentiels prophylactiques et/ou curatifs des psychotropes face à la COVID-19. La construction d’une vision ajustée sur leur rapport bénéfice/risque peut se construire en envisageant à la fois leur dangerosité potentielle, avec leurs risques identifiés, mis en perspective avec la possibilité d’envisager des stratégies psychopharmacothérapeutiques de la COVID-19 qui soient bien tolérées et potentiellement prophylactiques.

Keywords: COVID-19; Prophylaxie; Prophylaxis; Psychotropes; Psychotropics; SARS-CoV-2; Safety; Sécurité clinique.

MeSH terms

  • COVID-19 Drug Treatment*
  • Humans
  • Pandemics
  • Psychotropic Drugs / adverse effects
  • SARS-CoV-2

Substances

  • Psychotropic Drugs