Emily in Paris : est-ce que ces nouveaux épisodes hors de la capitale relèvent le niveau ?

Un bonheur sans nuage ne dure jamais en série. Surtout quand il s'installe en début de saison. Revenue sur Netflix mi-août pour cinq épisodes, Emily in Paris avait surpris en résolvant avec célérité le triangle amoureux entre l'expatriée américaine, son voisin et chef Gabriel, l'ex de ce dernier, Camille, et le soupirant britannique d'Emily, Alfie. Emily roucoulait si bien au bras de Gabriel, embrassait sans trop protester la perspective d'une coparentalité avec Camille qu'on finissait par s'ennuyer ferme. Les épisodes de ce jeudi bousculent ce statu quo.

Pour cause de Jeux olympiques, qui ont interrompu les tournages à Paris, ces cinq derniers volets de cette quatrième saison prennent la clé des champs, donnant à la comédie un coup de fouet salutaire. Megève sert de décor à un épisode de Noël électrique. Camille doit avouer n'avoir jamais été enceinte. Un séisme pour Gabriel et, par ricochet, Emily. Mais tout n'est pas perdu pour la jeune femme. Naufragée sur les pistes de ski de la station alpine en raison de petit problème d'équilibre, elle fait la connaissance d'un charmant héritier italien, Marcello, à la tête d'un groupe de luxe produisant des vêtements en cachemire. Elle gagne un client qui se verrait bien comme l'un de ses prétendants. Oui, encore un !

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À l'agence, la vie n'est pas non plus un long fleuve tranquille avec l'arrivée d'une nouvelle recrue, Geneviève, campée par la fille du réalisateur du Cinquième élément, Thalia Besson. Fille cachée franco-américaine du mari de Sylvie Grateau, elle suit l'exemple d'Emily à la lettre. Aussi bien dans les initiatives professionnelles trop proactives que dans les marivaudages, Emily se voit rendre la monnaie de sa pièce, une jolie source de comédie dans une saison qui réserve des apparitions inattendues : Brigitte Macron dans son propre rôle, l'acteur anglais Rupert Everett en architecte extravaguant installé à Rome.

Instants de grâce

Plus que Paris, la Ville éternelle est la vraie star de ces aventures. Telle Audrey Hepburn dans Vacances romaines, Emily la découvre à Vespa, savoure un sorbet sur les marches de la place d'Espagne. La série multiplie les clins d'œil sur la ressemblance entre l'interprète de son héroïne Lily Collins et l'icône de My Fair Lady. Situations, costumes… Le showrunner Darren Starr s'amuse aussi de la rivalité entre les Français et les Italiens. Les premiers ont la meilleure cuisine mais les seconds sont les meilleurs amants. Ou serait-ce l'inverse ? 

Sa vision de nos voisins transalpins n'est pas dénuée de clichés. Le scénariste exalte, lors d'un décrochage champêtre dans la campagne romaine, la douceur, l'authenticité de l'art de vivre italien. Mais cette halte à Rome, qui pourrait ne pas être aussi brève que prévu, offre de beaux instants de grâce comme ce morceau de piano improvisé d'Ashley Park. La comédienne, qui joue la meilleure amie d'Emily, rappelle qu'elle est une pointure de Broadway. La saga fait aussi bon usage des racines italiennes de Philippine Leroy-Beaulieu, qui révèle une autre facette de Sylvie. En revanche, c'est la soupe à la grimace pour Gabriel. Tourmenté, boudeur, le cordon-bleu n'a pas le beau rôle. À l'image d'une coupe de cheveux qui ne met pas à son avantage le comédien, Lucas Bravo, dont la posture évoque celle de Ross, sympathique loser de Friends.