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"Il a commis un meurtre": la colère du père de la fillette tuée à Vallauris après le non-placement en détention du motard

Le père de la fillette mortellement fauchée à Vallauris fait part sur BFMTV de sa colère après que la justice a confirmé le contrôle judiciaire du motard, plutôt que de décider d'un placement en détention provisoire.

"Je ne sais même pas pourquoi il y aura un procès". Le père de Kamilya, fillette de 7 ans mortellement fauchée par une moto à Vallauris à la fin du mois d'août, a fait part de sa colère et de son désarroi ce mercredi 11 septembre au soir, quelques heures après la confirmation du contrôle judiciaire du principal suspect de la mort de sa fille par la justice. La cour d'appel d'Aix-en-Provence a donc confirmé la décision de ne pas placer en détention provisoire le suspect.

Slim Oussaya, tout comme le reste de la famille de la petite fille, plaidait pour que le motard de 19 ans soit écroué. "Son avocate a dit 'Il n'a pas sa place en prison'... elle est où sa place? Est-ce qu'elle se rend compte de ce qu'il a fait ce jeune homme qu'elle représente?", lance-t-il sur BFMTV.

À plusieurs reprises, le père de Kamilya a fait part de sa perte d'espoir vis-à-vis des décisions de justice.

"Est-ce que la justice se rend compte que ce motard a commis un meurtre? Le meurtre qu'il a commis, c'est à cause de ses actes et de ses choix", répète-t-il.

"Il a décidé d'oublier le code de la route, et de prendre la route pour un terrain de jeu. Est-ce que la justice a pris ça en compte? Ce qu'on ressent nous, en tant que famille qui a perdu un enfant de 7 ans? Ou on s'en fout?", a-t-il continué.

"Je ne comprends pas ce monde"

La chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, saisie par le parquet de Grasse, a en effet considéré que le principal suspect n'était pas un danger pour la société. Elle a donc confirmé le contrôle judiciaire déjà décidé par le juge des libertés et de la détention.

Ce contrôle judiciaire implique la privation de son permis de conduire, et lui impose de "se présenter une fois toutes les deux semaines au commissariat d'Antibes" et de ne pas "entrer en contact" avec la famille de la victime. Cette décision l'interdit également de quitter le département des Alpes-Maritimes. La famille de la fillette s'était quant à elle déjà dit "consternée" par le non-placement en détention provisoire du principal suspect.

Je ne comprends pas ce monde", a lancé, visiblement lassé, Slim Oussaya.

"Rien ne change. (...) On favorise toujours les voyous plutôt que les victimes", a conclu l'homme, qui indique également ne "pas être sûr" que le motard sera condamné après avoir fauché sa fille.

"Je n'ai aucunement voulu ça"

Lors de l'audience devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence ce mardi 10 septembre, le principal suspect, le motard âgé de 19 ans qui a percuté la fillette sur un passage clouté, a affirmé avoir "perdu l'équilibre". "Je n'ai pas pu éviter la petite fille", a-t-il notamment conclut difficilement.

Une version que la famille réfute en s'appuyant sur les images de vidéosurveillance. Le jeune homme plaidé à plusieurs reprises n'avoir "aucunement voulu ça" et a également partagé son traumatisme après l'accident.

"Je ne dors pas, je mange très peu (...), quand je ferme les yeux j’ai la scène dans la tête", a-t-il déclaré devant la justice.

Le jeune homme est mis en examen des chefs d’homicide involontaire par conducteur d’un véhicule terrestre à moteur et violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence. Il risque sept ans de prison.

Juliette Moreau Alvarez