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Finances publiques

François Villeroy de Galhau estime qu'"il ne faut pas exclure" des hausses d'impôts

Sur BFMTV-RMC, le gouverneur de la Banque de France affirme néanmoins qu'une hausse d'impôts devrait être proportionnée, ciblée et provisoire.

C'est le débat qui agite la classe politique: le prochain gouvernement de Michel Barnier doit-il procéder à des hausses d'impôts pour redresser les finances publiques alors qu'Emmanuel Macron en fait une ligne rouge?

Selon des sources concordantes à BFMTV, confirmant des informations du Parisien, le nouveau Premier ministre envisagerait de cibler les "contribuables aisés et les entreprises profitables".

"On a trop de déficits et de dette"

Pour François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, c'est une option à envisager tant la situation est grave: "On a trop de déficits et de dette, il faut faire des compromis", souligne-t-il ce mercredi 18 septembre sur BFMTV/RMC.

"Il y a deux pistes de compromis très simples: il faut revenir sous 3% de déficit public (contre plus de 5% prévus cette année, NDLR) pas seulement à cause des règles européennes mais parce que c'est notre intérêt national. C'est ça qui permettra de commencer à stabiliser notre dette publique", explique-t-il.

"Mais on ne peut pas le faire en trois ans, ce n'est pas réaliste. En cinq ans, c'est jouable, ça veut dire un effort de 20 milliards d'euros par an environ", poursuit le gouverneur de la Banque de France.
Le Duel de l’Eco : Hausses d'impôts, le scénario qui divise - 18/09
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15:40

La réduction des dépenses doit rester la priorité

Pour y parvenir, la réduction des dépenses ou les hausses d'impôts seules ne suffiront pas, estime le responsable. "Il faut les deux mais dans la bonne proportion. Il faut principalement des économies de dépenses, les trois-quarts de l'effort, au niveau de l'Etat mais aussi les dépenses locales et sociales, c'est le remède prioritaire".

Pour le quart restant, soit 5 milliards d'euros par an environ à trouver, "exclure" les hausses d'impôts "n'est pas sage, réaliste", indique François Villeroy de Galhau qui insiste néanmoins sur son caractère ciblé et provisoire.

"Si on doit faire un effort fiscal sur un quart des dépenses, il serait très souhaitable de ne pas toucher aux classes moyennes et aux PME car ça augmenterait leur attentisme et l'incertitude. Par contre, il ne faut pas exclure un effort exceptionnel et raisonnable de certaines grandes entreprises ou de certains gros contribuables, par exemple tant qu'on n'est pas revenu sous les 3% de déficit, ça peut être un effort temporaire", détaille le dirigeant.

Et d'appeler à "dépasser la zizanie actuelle pour des résultats concrets pour les Français", souligne François Villeroy de Galhau.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business