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Guillaume Briat, le roi burgonde dans Kaamelott : "Alexandre Astier ne présente pas de scénario"

"Qu'est-ce à dire que ceci ?" : alors que les fans continent d'attendre fébrilement la sorte de Kaamelott : deuxième partie au cinéma, Guillaume Briat, l'un des comédiens de la série culte a pu une nouvelle fois les rencontrer lors du dernier Paris Fan Festival. Mais aussi répondre à nos questions sur son fantasque personnage, le roi burgonde ! 

Journaliste
Temps de lecture: 7 min

Dans la galerie de personnages loufoques composant la pas très fine équipe de Kaamelott, le roi burgonde, incarné par Guillaume Briat, à une place de choix. Souvent à la table du roi Arthur d'ailleurs, pour des négociations qui virent souvent au grand n'importe quoi. Mais aussi et depuis toujours dans le cœur des fans, que le comédien a pu rencontrer lors de l'édition 2024 du Paris Fan Festival, les 27 et 28 avril derniers. 

Vous êtiez au Paris Fan Festival pour rencontrer les fans : quel rapport avez-vous avec eux, et comment expliquer leur lien à Kaamelott, depuis maintenant presque 20 ans ?

Guillaume Briat : En fait, j’en ai rencontré certains assez rapidement, après je crois la deuxième saison, car un groupe qui s’appelait « Les forts en pommes » (d'après une réplique de Kaamelott) s’était déjà créé autour de la série. J’avais partagé plusieurs repas avec eux. C’est toujours difficile de savoir pourquoi une série plait et fédère autant de monde. Tout le monde aimerait avoir la recette. C’est une alchimie entre l’écriture et la réalisation d’Alexandre Astier et le choix des comédiens qu’il a désignés pour les interpréter. Les fans ont eu deux décennies pour découvrir cette série, qui passe d'ailleurs toujours à la télévision. La communauté s’est donc étoffée au fil des années. J’ai rencontré au Paris Fan Festival trois hommes : le grand-père, le fils, et le petit fils qui avait 12 ans ; tous les trois passent encore des soirées ensemble à se regarder des épisodes en connaissant par cœur les répliques.

La rumeur dit qu’Alexandre Astier n’aime pas forcément que les gens lui clament des répliques de la série quand ils le croisent. Est-ce que vous ça vous embête ? Est-ce que ça vous est déjà arrivé d’être au restaurant et que quelqu’un vous lance le fameux "couillère" par exemple ?

GB : Cela ne me dérange pas, mais cela reste toujours étonnant et imprévisible. Il se trouve que j’ai un autre métier que celui de comédien. Je m’occupe de personnes à mobilité réduite que je transporte pour leur travail et leurs loisirs. Un jour, je prends en charge un homme non voyant que j’installe à côté de moi à l’avant du véhicule. Très rapidement nous discutons et il me dit qu’il a l’impression de me connaître.  Je lui réponds que c’est la première fois que je m’occupe de lui. Puis, un peu plus tard dans la conversation, comme il insiste je lui dis que je suis comédien, et là d’un seul coup il se tourne vers moi avec sa canne blanche et me lance "Couiiiilllèèèrrreee" ! C’est dire que cet homme non-voyant, mais avec une ouïe parfaite a reconnu ma voix alors que je n’ai a priori absolument pas la voix du roi burgonde dans la vie, mais sans doute certaines intonations ? C’était un fan absolu de la série et lui aussi en connaissait les répliques par cœur.

"Je n'ai pas encore été appéle pour Kaamelott : deuxième volet" - Guillaume Briat

Le roi burgonde a un rôle essentiel dans Kaamelott : premier volet. Comment avez-vous réagi quand Alexandre Astier vous a présenté le scénario ?

GB : J’étais très surpris et très heureux de revenir dans cette aventure sachant qu’au départ le roi burgonde ne devait faire qu’une apparition dans la série, mais j’ai mis comme toujours du temps à réaliser qu’il allait prendre de l’importance dans ce premier volet. Comme vous le savez peut-être, Alexandre Astier ne vous présente pas de scénario, mais sur le film vous receviez seulement le matin même du tournage le texte de votre scène et donc vous découvrez votre partition presque au dernier moment. Pour moi ce n’est jamais trop compliqué à apprendre, car je n’ai jamais beaucoup de texte. C’est donc là au saut du lit que l’on découvre seulement la situation dans laquelle va évoluer le personnage. Je ne sais pas ce qu’il se passe avant et après cette scène. Donc c’est un puzzle qu’il faut construire. Mais malgré cela, avec Alexandre Astier on sait toujours ce qu’il faut jouer. Là j’étais face aux cimes des sapins en pleine nature auvergnate sur ma tour de bois, et il fallait y aller !

La question obligatoire : serez - vous dans Kaamelott : deuxième volet ?

GB : Pour l’instant je n’ai pas encore été appelé. Qui sait ?!?…

Quelle est votre approche pour donner vie à un personnage aussi excentrique et mémorable ?

GB : D’abord j’ai vite compris lors du casting que le texte ne serait pas un problème en termes d’apprentissage. Il y en a très peu. Plutôt des ’’Motnomatopée’’. Quelques mots, quelques sons. Donc tout passerait plutôt par l’écoute puis le par le corps. J’étais donc dans ce premier épisode (L’interprète) plutôt concentré sur les autres personnages. Leur action me donnait mes réactions. Là encore on découvre un peu au dernier moment la scène. Il faut donc jouer juste la situation. Après, tout le reste aide beaucoup. Le costume. Le regard des autres personnages sur vous. Toutes ces choses aident et surtout le plaisir simple de jouer ! Je vous explique tout cela à tête reposée, mais au moment où j’entends ‘’Action’’ je ne sais pas encore ce qu’il va advenir de ce personnage. Vais-je être vraiment lui ?

Quelles sont vos scènes préférées dans la série et pourquoi ?

Tellement de scènes sont formidables .Celle autour d’un repas entre Arthur et Perceval bien sûr et son « c’est pas faux » et les joutes verbales entre Guethenoc et Roparzh duo inséparable/ ami/ennemi. Kaamelott est constitué de beaucoup de duo. Cela crée le conflit !

Comment décririez-vous la dynamique entre le roi burgonde et les autres personnages principaux ?

C’est sans doute un juste équilibre entre : explications, compréhension et résignation à essayer de lui faire comprendre quelque chose. L’on pourrait croire parfois qu’il est au bord d’une certaine compréhension de la situation, mais un mot un geste nous fait à nous comprendre qu’il n’a strictement rien pigé. Quand dans le film du haut de sa tour il dit « La guerre est une illusion », on s’imagine qu’il a peut-être enfin tout compris de l’absurdité de la guerre, puis il ajoute «  la guerre est un salsifi » quelle déception ! Mais peut être pour lui les Tragopogons représente bien autre chose qu’un légume ?

Quels sont les défis de jouer dans une série à la fois comique et dramatique comme Kaamelott, surtout pour vous qui avez peu de répliques et devez presque tout faire passer par la gestuelle  ?

Les défis restent toujours les mêmes que ce soit dramatique et/ou comique. L’essentiel, cela est bien simple à dire, c’est la justesse. Ce n’est pas toujours facile d’être juste avec un personnage comme celui-là. On peut avoir peur d’être ridicule et c’est justement ce qu’il faut mettre de côté. La peur du ridicule vous fige et vous empêche. Il faut s’ouvrir et s’essayer à l’excès, le plus plus ! Effectivement le texte ne fait pas tout. Sa posture, son allure fait le reste et savoir faire exister son personnage passe bien sûr par son corps. C’est un personnage organique alors il faut savoir un peu lâcher les vannes ! Ce genre de rôle, c’est une chance et il faut oser s’en emparer.

Comment percevez-vous l’évolution du personnage tout au long des différentes saisons et du film ?

Le personnage je pense qu’il est resté fidèle à ce qu’il est : extravagant, imprévisible. Il a pris une certaine importance et de l’assurance dans le premier volet. Mais je l’imagine toujours sur les routes à faire du commerce comme il le peut en vendant d’autres catapultes à ses meilleurs ennemis. Il a la bougeotte, toujours en déplacement de pays en région.

Quel aspect du Roi Burgonde pensez-vous que les fans apprécient le plus ?

Probablement sa folie, sa façon d’être vulgaire. Et puis cette incapacité à comprendre exactement ce qu’il peut bien vouloir dire. Il parle mal, il éructe. Parfois l’on peut croire qu’il a compris quelque chose et puis non. Les enfants aiment ce personnage, il est burlesque !

 

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