Société Mineure isolée, exploitée et prostituée après avoir fui le Cameroun, Zahra se reconstruit en Alsace
« Avant, je n’arrivais pas à ouvrir la bouche, parler me faisait mal. Mais là j’apprends à refaire confiance aux gens ». Zahra sourit. Souvent elle rigole. Quand le soir, après son travail d’apprentie dans la restauration, elle se retrouve avec ses colocataires, mineures non accompagnées, à Bischheim. Chacune a ses souffrances mais on ne parle pas du passé. De ce jardin secret. C’est encore trop frais, trop intime.
« C’était une secte. On a profité de la nuit pour fuir »
Un « mauvais film » qui pour Zahra démarre en 2017, dans un petit village de l’ouest du Cameroun. Elle a à peine 13 ans quand son père l’envoie chez un de ses amis pour un mariage forcé. « Ce monsieur et sa femme me maltraitaient », explique-t-elle. Zahra en réchappe mais elle est ensuite emmenée avec son frère jumeau et son petit frère dans la brousse, où les attendent un groupe d’individus dont… son père. « C’était une secte. Ils voulaient me couper ma partie génitale avec une lame. On a alors profité de la nuit pour...
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