Pourquoi c'est important « Jean-Michel Trogneux » : l'infox sur Brigitte Macron devant la justice

Deux femmes ayant propagé la fausse rumeur selon laquelle Brigitte Macron était un homme seront jugées ce mercredi après-midi en diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris.

La rédaction avec AFP - 19 juin 2024 à 06:51 | mis à jour le 19 juin 2024 à 15:35 - Temps de lecture :
La Première dame ne sera pas présente à l'audience. Photo Sipa/Tom Nicholson

La Première dame ne sera pas présente à l'audience. Photo Sipa/Tom Nicholson

Deux femmes seront jugées ce mercredi après-midi pour diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris. Elles sont accusées d'avoir propagé sur internet une infox selon laquelle la Première Dame, Brigitte Macron, était en fait un homme.

Sans surprise, la Première dame ne viendra pas à l'audience et y sera représentée par son avocat Jean Ennochi. Ni lui ni l'entourage de Brigitte Macron n'ont souhaité faire de commentaire avant le procès.

Qui sont les deux femmes à l'origine de l'infox  ?

L'une, Amandine Roy, se présente comme une « médium ». L'autre, Natacha Rey, comme une « journaliste indépendante ». Toutes deux avaient diffusé sur YouTube, en décembre 2021, une théorie selon laquelle Brigitte Macron, née Trogneux, n'aurait jamais existé. Elle serait en fait son frère, Jean-Michel Trogneux, et aurait changé de sexe. Une thèse qualifiée de « complètement farfelue » par la Première dame.

Dans l'entretien de quatre heures diffusé sur YouTube, les deux femmes avaient montré des photos de Brigitte Macron et de sa famille, évoqué des interventions chirurgicales qu'elle aurait subies, prétendant qu'elle ne serait pas la mère de ses trois enfants et donnant des informations personnelles sur son frère. Toujours selon cette théorie, un vaste complot serait à l'œuvre pour masquer le changement d'état civil de Brigitte Macron. Cette rumeur s'est en plus déclinée en accusations, plus graves, de pédocriminalité portées contre la Première dame.

Écho international

La fausse information avait connu un écho important après la vidéo YouTube, s'exportant même à l'international - notamment et encore récemment aux États-Unis, où elle est devenue virale à l'extrême droite, en pleine campagne présidentielle.

Brigitte Macron avait porté plainte pour diffamation publique avec constitution de partie civile le 31 janvier 2022, conduisant à un renvoi (quasi automatique en droit de la presse) des deux femmes devant le tribunal correctionnel. Une autre action, au civil, pour des faits d'atteinte à la vie privée et violation du droit à l'image, avait été annulée en 2023 par la justice qui avait estimé que les faits dénoncés relevaient de la diffamation.

« Il y a quand même des fadas »

Emmanuel Macron, lui, a vigoureusement dénoncé ces infox visant sa femme : « Il y a quand même des fadas », avait-il ainsi déclaré le 8 mars. « La pire des choses, ce sont les fausses informations et les scénarios montés, avec des gens qui finissent par y croire et qui vous bousculent, y compris dans votre intimité », avait-il ajouté, plaidant pour « utiliser le droit, la justice, contre ce machisme », et appelant à un renforcement de « l'ordre public numérique » sur les réseaux sociaux.

Précédents

D'autres femmes politiques ont déjà fait les frais d'infox à caractère transphobe. L'ex-Première dame des États-Unis Michelle Obama, l'actuelle vice-présidente américaine Kamala Harris, ou encore l'ancienne Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern en ont déjà été victimes.

Par ailleurs, le couple Macron avait déjà été l'objet de rumeur sur l'orientation sexuelle du président, au moment de la campagne présidentielle de 2017. Emmanuel Macron avait ainsi dû démentir des allégations sur sa prétendue homosexualité et une supposée liaison avec l’ancien PDG de Radio France Mathieu Gallet.