Procès des "viols de Mazan" "Il savait très bien pourquoi il venait" : Dominique Pelicot démonte la version de l'accusé

Lionel R., l'un des accusés qui comparaît pour le viol de Gisèle Pelicot, aggravé par deux circonstances, est revenu sur sa déclaration lors des premières auditions et reconnu les faits reprochés, en affirmant « qu'il ne serait pas venu s'il avait su ». Mais Dominique Pelicot, le principal accusé dans cette affaire, vient de démonter sa version.

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Gisèle Pelicot et son avocat, Me Stéphane Babonneau, entourés de journalistes. Photo Le DL/Julien Dufloux

Gisèle Pelicot et son avocat, Me Stéphane Babonneau, entourés de journalistes. Photo Le DL/Julien Dufloux

Dominique Pelicot démonte la version de l'accusé

L'un des 51 co-accusés, Lionel R. était  entendu ce jeudi matin. Il s'est expliqué sur les faits de cette fameuse journée du 2 décembre 2018. Lionel R. a expliqué "qu'il ne serait pas venu s'il avait su".

« Il se repentit mais c'est trop tard »

Mais voilà que Dominique Pelicot, le principal accusé dans cette affaire, vient de démonter sa version. "Il se repentit mais c'est trop tard. Il savait très bien pourquoi il venait", a déclaré Dominique Pelicot. La preuve, dit-il, "les faits ont été commis en journée car c'était son jour de repos". Il a expliqué comment alors il avait "drogué son épouse au petit-déjeuner".

« Il voulait savoir si le rendez-vous tenait toujours et si elle serait bien endormie »

Les deux hommes ont, en effet, échangé peu avant l'arrivée de Lionel R. à Mazan pour s'organiser, apprend-on. "Il voulait savoir si le rendez-vous tenait toujours et si elle serait bien endormie", fait savoir Dominique Pelicot depuis son box.

À la suite de ce témoignage, l'audience a été suspendue. Cet après-midi, Jacques C., un autre accusé qui comparaît libre sera entendu à la barre.

Ce jeudi 19 septembre, le procès des "viols de Mazan", qui se tient devant la cour criminelle de Vaucluse, à Avignon, débute avec l'audition de Lionel R., l'un des accusés qui comparaît pour le viol de Gisèle Pelicot, aggravé par deux circonstances.

Il reconnaît les faits. « Je n'ai jamais eu l'intention de le faire, mais n'ayant eu le consentement de Mme Pelicot, je l'ai fait », admet-il. Ce qui n'avait pas été le cas lors des premières auditions.

Mais les vidéos parlent et il revient sur sa déclaration.

Il répond aux questions sur sa personnalité, son parcours de vie. Les attouchements dont il a été victime enfant. Son alcoolisme après la perte de son emploi à la suite d'un vol sur son lieu de travail.

« Ça m'a hanté pendant un moment, puis je me suis dit "n'y pense plus" »

On le questionne sur sa sexualité, sa relation aux femmes. « Je n'ai jamais eu de comportement déplacé jusqu'aux faits », assure Lionel R.

De cette journée du 2 décembre 2018, pour laquelle il est poursuivi, il dit avoir été « dans le déni ». « Ça m'a hanté pendant un moment, puis je me suis dit "n'y pense plus". » Jusqu'au jour où il apprend, dans le journal, l'arrestation de Dominique Pelicot au E.Leclerc de Carpentras. Supermarché où il travaillait.

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« Je reconnais que je n'ai jamais demandé à parler à Mme Pelicot. C'est mon erreur dès le départ »

Il a été incarcéré en février 2021. Avant d'être remis en liberté en 2022, avec obligation de soins. Comme les autres accusés, il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

Ce jeudi, il vient de présenter ses excuses à Gisèle Pelicot : « Je peux comprendre que c'est trop tard, mais je tenais quand même à m'excuser. »

L'homme peine à poser le mot « viol »

« Je reconnais que je n'ai jamais demandé à parler à Mme Pelicot. C'est mon erreur dès le départ », témoigne-t-il.

Pour autant, aux questions de Me Babonneau, le conseil de Gisèle Pelicot, l'homme peine à poser le mot « viol ». Il tourne autour du pot. Et finit par lâcher : « C'est pas un viol volontaire. » De quoi provoquer la stupeur dans la salle d'audience.