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Strasbourg Un four à pain collectif... pour retisser du lien dans la Cité de l'Ill

Se retrouver autour d’un four à pain pour partager un bon moment en même temps qu’une recette traditionnelle ou une spécialité de saison : c’est ce que feront bientôt les habitants de la Cité de l’Ill, à la Robertsau, à l’initiative d’un groupe de femmes et du centre socioculturel du quartier.
Valérie Walch - 12 janv. 2024 à 18:00 | mis à jour le 27 juin 2024 à 15:29 - Temps de lecture :
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Asmae Aïnouss  Photo Thomas Toussaint
Asmae Aïnouss  Photo Thomas Toussaint

Si comme moi, vous trouvez que l’odeur du pain en train de cuire est l’une des meilleures – et des plus ensorcelantes — qui soit, ce projet est fait pour vous ! Un four à pain XXL sera prochainement installé à l’arrière du 40, rue de la Doller, où le centre socioculturel L’Escale développe son second agrément en direction des habitants de la Cité de l’Ill. Il y voisinera avec le « Bric à bacs », un jardin des graines du monde monté avec l’ACSO (Ateneu Català Eurodistrict Strasbourg Ortenau) et associé à un projet de permaculture urbaine.

Un joli bébé en fonte de 700 kilos

Destiné à un usage partagé, le joli bébé en fonte est allemand et pèse 700 kilos. Alimenté au bois, ce Haussler Backdorf, modèle Habo Grande, peut accueillir une dizaine de pains (ou une quinzaine de bretzels, voire une demi-douzaine de pizzas) simultanément ; il a été commandé avant Noël et sera livré au printemps. « Accessoires compris, le four coûte à lui seul près de 10 000 € », précise la directrice de L’Escale, Asmae Aïnouss. Il faut en compter 5 000 de plus pour qu’il soit opérationnel, entre les ateliers de formation, les frais de transport de la bête depuis la Forêt-Noire et le chalet à construire pour l’héberger ; ce, même si le président - architecte de l’Escale, Bernard Oziol , s’est chargé des plans de la « maison du four ».

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Dans le cadre du Parc naturel urbain et du Contrat de ville, la Ville de Strasbourg, la Région Grand Est, la Collectivité européenne d’Alsace et l’État ont contribué au financement, salue la directrice de L’Escale, heureuse de voir ce projet hors normes se concrétiser. D’autant que l’idée de ce four, « qui rappelle un peu les fours communautaires qu’on retrouve parfois en Turquie ou dans les pays du Maghreb à côté des hammams », est portée de longue date par un groupe de femmes de la Cité de l’Ill.

Le pain, un outil précieux pour explorer les différentes traditions du monde

« Par le passé, « Bibi » (l’ancienne référente famille de L’Escale, NDLR) et une quinzaine de femmes du quartier avaient déjà proposé une tablée de pains du monde au 18, rue de la Doller, dans le cadre de défis culinaires. Chacune avait cuit son pain chez elle, ce qui avait permis de mettre en valeur les différentes traditions », se souvient Asmae Aïnouss. Depuis, le groupe est resté mobilisé et a affiné ses besoins, et ce qui n’était hier encore qu’un rêve s’apprête à devenir réalité. À la mi-octobre, dans le cadre de la résidence des étudiants d’In Situ Lab dans le quartier, ce sont les habitants qui ont choisi – parmi huit propositions — le type de four et de structure qu’ils souhaitaient voir installés. L’Escale a aussi prévu d’emmener un groupe de femmes en Forêt-Noire, dans le cadre des ateliers de formation proposés par le fabricant, en y associant une sortie culturelle.

Pour ce qui est des modalités d’utilisation du four – faudra-t-il payer ou non, qui y aura accès et dans quel cadre ? –, tout ou presque reste encore à inventer. Un « Conseil du four » va être mis en place, qui sera chargé de définir les règles d’usage et les « jours du four ». On pourra y faire cuire des pains du monde entier, mais aussi des tartes flambées, des tajines, des gâteaux, du Baeckeoffe… « Ce sera le four de la Robertsau - Cité de l’Ill ! » résume Asmae Aïnouss, qui imagine déjà les multiples animations possibles autour de ce nouvel outil.

Un projet fédérateur pour aborder une thématique d’actualité

« C’est un très beau projet, qui a nécessité du temps et implique beaucoup d’anticipation et de responsabilités. Mais ce four va permettre de recréer des moments de convivialité dans le quartier et de renforcer les liens avec le projet de cité fertile , également mené à la Cité de l’Ill. » Parce que dans les quartiers, plus encore qu’ailleurs, « il faut des projets concrets et fédérateurs pour aborder les thématiques d’actualité, notamment celles liées à l’écologie », est convaincue Asmae Aïnouss. La directrice de L’Escale est désormais impatiente de goûter à la première fournée  Car comme l’écrivait Antoine de Saint-Exupéry, « la saveur du pain partagé n’a point d’égale ».