Paris 2024 Cérémonie d'ouverture : le pape pointe « l'offense faite à de nombreux chrétiens »

Après Erdogan, Trump ou l'ayatollah Khamenei, le pape François a critiqué à son tour la cérémonie d'ouverture des JO de Paris et notamment le tableau « Festivité » qui parodie, selon eux, le dernier repas du Christ. Une idée largement démentie par son concepteur.

La rédaction avec AFP - 03 août 2024 à 22:18 - Temps de lecture :
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Dans le tableau « Festivité », le chanteur Philippe Katerine avait notamment interprété son titre Nu, incarnant Dionysos. Capture d'écran Eurosport.

 Dans le tableau « Festivité », le chanteur Philippe Katerine avait notamment interprété son titre Nu, incarnant Dionysos. Capture d'écran Eurosport.

Dans la foulée de nombreuses critiques, le Vatican s'est déclaré « attristé par certaines scènes de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris », dans un communiqué en français publié samedi.

« Le Saint-Siège ne peut que se joindre aux voix qui se sont élevées ces derniers jours pour déplorer l’offense faite à de nombreux chrétiens et croyants d’autres religions », ajoute le texte.

Le spectacle diffusé vendredi dernier en Mondiovision comprenait une scène - « Festivité » - dont certains critiques ont estimé qu'elle parodiait la Cène, dernier repas du Christ selon la tradition chrétienne, avec des travestis et des drag-queens. Le chanteur Philippe Catherine y interprétait notamment sa chanson Nu, en petite tenue, incarnant Dionysos.

« La liberté d'expression trouve sa limite dans le respect des autres »

Les organisateurs des JO ont fait savoir qu'elle était plutôt inspirée d'un tableau évoquant un banquet autour du dieu grec Dionysos, conservé dans un musée de Dijon, mais cela n'a pas fait taire les critiques, surtout venues des milieux traditionalistes et d'extrême droite.

« Dans un événement prestigieux où le monde entier se réunit autour de valeurs communes ne devraient pas se trouver des allusions ridiculisant les convictions religieuses de nombreuses personnes », ajoute le texte. « La liberté d’expression, qui, évidemment, n’est pas remise en cause, trouve sa limite dans le respect des autres ».

Erdogan, Trump, l'ayatollah Khamenei...

En début de semaine, le président turc islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, a fait savoir qu'il appellerait le pape François pour lui faire part de sa condamnation de la cérémonie, estimant qu'elle témoignait d'une « immoralité à l'égard des Chrétiens ».

L'ancien président américain Donald Trump, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et un groupe d'évêques français ont également critiqué la cérémonie.

Le directeur artistique du spectacle, le metteur-en-scène français Thomas Jolly, qui fait l'objet d'une enquête pour cyberharcèlement à cause de cette polémique, a déclaré qu'il voulait « envoyer un message d'amour, un message d'inclusion ».