Auto - Insolite Volvo 480 ES : elle a révolutionné la marque suédoise
Première voiture de sport dévoilée par Volvo depuis plus de 10 ans, la 480 ES est aussi la première traction avant de la marque produite en série. Elle tire son nom du break de chasse 1800 ES, la voiture du Saint.
La 480 a été le premier véhicule d’un projet de plus grande envergure baptisé "Galaxy", lancé en 1978.
Pour Volvo, c’était le début d’une nouvelle ère technologique. Les propulsions allaient être remplacées par des tractions avant ou des transmissions intégrales et une gamme de nouvelles motorisations était en cours de développement.
Un projet qui sera réparti entre Volvo Cars Suède pour la future 850 et la filiale néerlandais Volvo Cars BV qui développera les modèles compacts : 440, 460 et 480.
Quatre projets pour un coupé
À la fin des années 1970, Volvo lance le projet G-13 d’une berline compacte destinée au marché américain. Deux exigences sont définies : un dessin fort et un empattement de 2,50 m, gage d’une bonne habitabilité intérieure.
Le développement a commencé sous l'égide de Dan Warbin, à partir de 1979 au sein de Volvo Hollande, en vue d'une production dans l'usine NedCar de Born aux Pays-Bas.
Il faudra 7 ans
Plusieurs études sont commandées, notamment la Carozzeria Bertone, Coggiola et Jan Wilsgaard, directeur du design chez Volvo cars, mais la proposition retenue est celle de John De Vries, employé de la filiale néerlandaise de Volvo.
Dans les années 80, la mode était aux phares escamotables : la 480, mais aussi les Porsche 924 et 944, la Mazda MX-5 NA… photo Volvo
Développement soigné
C’est à partir des maquettes à l’échelle 1 que les traits caractéristiques de la 480 ont été choisis : les phares escamotables, la calandre placée sous le pare-chocs avant ainsi que le prolongement de la lunette arrière par les blocs optiques et l’adoption d’un essuie-glace intégré.
Les pare-chocs sont principalement fait de matériaux composites renforcés par une structure métallique permettant d’absorber un choc à 8km/h (pour répondre aux normes américaines de 5mph – miles per hour).
Le même soin a été apporté à la qualité de l’intérieur dessiné pour quatre passagers (sièges individuels avec dossier réglable) : choix des tissus, dessin du tableau de bord flottant tourné vers le conducteur incluant pour la première fois un ordinateur de bord.
Moteur origine Renault
Le moteur 1,7 litre d’origine Renault (type F2N) revu par Volvo développe une puissance de 109 ch et est équipé de pot catalytique. Il permet à la 480 ES d’atteindre une vitesse de pointe de 190 km/h et de passer de 0 à 100 km/h en 9,5 secondes.
Même si la puissance du moteur n’atteint pas des sommets, la 480 ES est une routière dont les caractéristiques sont tout à fait en phase avec son allure sportive.
Dès 1982, les essais sur route débutent aux Etats-Unis mais Volvo s’aperçoit que le taux de change défavorable entre la couronne suédoise et le dollar va impacter l’avenir de la 480 aux USA.
Naissance à Genève
Lorsque le Salon de l’automobile de Genève ouvre ses portes le 6 mars 1986, la Volvo 480 ES est l’un des modèles qui suscite le plus vif intérêt.
La commercialisation de la 480 intervient en juin. Une commercialisation qui est limitée à 1 000 exemplaires pour la première année en raison de l’aménagement industriel du site de Born.
Volvo, qui avait développé la 480 pour le marché américain (présence de feux de croisement/feux de route escamotables destinés à respecter la hauteur réglementaire en Amérique du Nord ainsi que des feux de position latéraux) va destiner son coupé au marché européen.
Puissance un peu légère
Afin d’améliorer les performances de la 480 ES, un nouveau moteur apparaît. La version Turbo sera présentée fin 1987 et disponible au public début 1988. Elle est équipée d’un moteur de 120 ch avec turbocompresseur et intercooler.
C’est le 1,7 l d’origine Renault qui est passé entre les mains expertes de Porsche qui greffera aussi une gestion électronique. En mars 1990 un prototype de 480 cabriolet sera présenté au Salon de Genève.
Ce cabriolet fit également l’enthousiasme de la presse. Mais juste au moment où Volvo se décida de le commercialiser, un des principaux fournisseurs fit faillite. Il ne sera jamais construit.
Cette même année, Volvo commercialise la 480 en version boîte automatique, signée ZF.
La ligne en coin était caractéristique du coupé 480. L’intégration des feux arrière dans la carrosserie et l’essuie-glace intégré font partie des éléments fondamentaux du design. photo Volvo
Un petit succès commercial
Véhicule de niche, la 480 connaît sa meilleure année en 1988, après l’arrivée de la Turbo. 16 000 480 sont commercialisées, dont une grande majorité de versions Turbo.
En 1991, la phase 2 entre en production : on la reconnaît aux nouveaux rétroviseurs extérieurs ; toutes les finitions reçoivent des pare-chocs couleur carrosserie et, à l’intérieur, des appuie-tête sont intégrés aux sièges arrière.
En 1993, un bloc 2 litres de 109 ch remplace le 1,7 en raison de l’application de nouvelles normes anti-pollution. S’il se contente de 109 ch, il est plus coupleux.
La 480 s’éteindra le 7 septembre 1995 après un total de 76 375 unités dont 22 000 en Grande-Bretagne et 8 311 en France.