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Alimentation La restauration scolaire de plus en plus « végé », mais toujours pas assez « quali »

Deux ans après la promulgation de loi Climat et résilience, une nouvelle enquête de l’Association des maires de France montre que seulement 18 % des cantines scolaires respectent l’objectif de 50 % de produits de qualité et durables. En revanche, 90 % d’entre elles proposent désormais un menu végétarien au moins une fois par semaine.
Maëlle Le Dru - 19 juin 2024 à 13:08 | mis à jour le 19 juin 2024 à 16:11 - Temps de lecture :
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7 % des communes proposent un menu végétarien chaque jour. Photo d'illustration Sipa/Mourad Allili

7 % des communes proposent un menu végétarien chaque jour. Photo d'illustration Sipa/Mourad Allili

Peut mieux faire. C’est en substance l’appréciation que l’on pourrait mettre sur le bulletin de la restauration scolaire en France. Deux ans après l’entrée en vigueur de la loi Climat et résilience, qui oblige les cantines à s’approvisionner avec au moins 50 % de produits de qualité et durables (dont 20 % de bio), le double objectif est atteint pour seulement 18 % d’entre elles (37 % pour le seul bio).

Le « surcoût financier » pointé du doigt

C’est l’enseignement de la deuxième enquête de l’Association des maires de France, en lien avec l’école AgroParisTech, publiée ce mercredi (*). Le coût est la première difficulté citée pour 56 % des communes, contre 38 % en 2020. Ainsi, deux tiers d’entre elles pointent un « surcoût financier ». L’insuffisance de diversité ou de quantité dans l’offre de produits durables et bios (40 % contre 27 % en 2020) et les contraintes logistiques (38 % contre 16 % en 2020) sont ensuite avancées.

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« Le label le plus facile à atteindre dans Egalim, c’est le bio », souligne Gille Pérole, co-président du groupe de travail Restauration scolaire à l’AMF et maire-adjoint de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritime). « Il est identifié et très diversifié contrairement aux autres comme les IGP, AOP ou le Label rouge. »

Les grandes villes respectent mieux

Dans les faits, les plus grosses communes respectent davantage la loi : 39 % des villes de plus de 30 000 habitants remplissent les critères, contre 26 % pour celles de 10 000 à 30 000 habitants et 16 % pour celles de moins de 2 000 âmes. Mêmes disparités du côté du bio : 75 % des communes de plus de 30 000 habitants respectent le seuil de 20 % contre 34 % des villes de moins de 2 000 habitants.

Les difficultés d’approvisionnement, qui s’avèrent plus fortes en 2023 (40 %) qu’en 2020 (18 %) pour l’ensemble des communes, sont pourtant plus prégnantes pour les villes de grande taille (60 % des villes de plus de 10 000 habitants, contre 34 % de celles de moins de 2 000 habitants).

Le choix « végétarien » plutôt bien appliqué

En revanche, la loi Climat et résilience qui demandait une option végétarienne dans les cantines scolaires est plutôt bien respectée, avec 90 % des communes qui proposent ce choix. Avec diverses modalités : 79 % des cantines offrent un menu « végé » une fois par semaine, contre seulement 7 % quotidiennement. L’enquête révèle encore des difficultés pour les petites communes puisque 12 % des communes de moins de 2 000 habitants n’offrent jamais cette option.

(*) Après une première enquête réalisée en 2020, l’AMF (via AgroParisTech) a sondé plus de 2 000 communes en septembre 2023, selon plusieurs strates de population.