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Fusillades en série à Grenoble : "les nouveaux dealers sont moins sensibles à la violence"

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Comment expliquer la flambée de violences et les fusillades en série dans l'agglomération grenobloise ? Est-ce vraiment plus important que dans d'autres villes françaises ? Réponse avec Mehdi Ajerar, spécialiste de la géopolitique du crime organisé et du terrorisme.

La voiture utilisée par le meurtrier présumé de Lilian Dejean à Grenoble le 8 septembre 2024
La voiture utilisée par le meurtrier présumé de Lilian Dejean à Grenoble le 8 septembre 2024 © Radio France - Romain Bitot

Tirs mortels contre Lilian Dejeanfusillade à Fontaine à coups de kalashnikov ou encore à Échirolles... Depuis le début de l'année, l'agglomération grenobloise est touchée par une vingtaine d'épisodes de violence par arme à feu. Comment expliquer cette série macabre ? Grenoble est-elle vraiment plus touchée que d'autres villes par cette violence ? "On observe une dégradation sécuritaire dans toute la France du au narco banditisme" estime sur France Bleu Isère Mehdi Ajerar, spécialiste de la géopolitique du crime organisé et du terrorisme, auteur d'une étude de terrain dans le quartier de la Villeneuve, à Grenoble, en 2019. Pour lui, ce n'est pas une spécificité grenobloise, "on retrouve ça dans d'autres villes, notamment à Nantes", ce qui n'était pas le cas, il y a une vingtaine d'années. Cependant, Grenoble reste un "territoire connu du crime organisé depuis longtemps, avec une implantation de la mafia italienne qui considérait même Grenoble comme un lieu de repli". Aujourd'hui, Grenoble est une "ville étudiante" ce qui veut dire "gros marché pour les trafiquants de drogue et sa situation géographique peut faciliter le transit permanent de Grenoble, notamment à cause sa proximité avec la Suisse et l'Italie", mais aussi son accès facile à la capitale française détaille encore le chercheur.

Par ailleurs, "les nouveaux dealers sont moins sensibles à la violence" que la génération précédente, explique-t-il, "C'est une génération qui semble perdue, prise dans une machination capitaliste alors qu'avant les logiques d'entreprise étaient moins poussées".

L'accès aux armes plus facile qu'auparavant

Cette flambée de violence s'explique aussi par le fait que "l'accès aux armes est beaucoup plus facile qu'avant, on peut même trouver assez aisément sur internet des armes de guerre, qu'on retrouve ensuite dans certaines cités HLM notamment à la Villeneuve", explique l'universitaire.

Dimanche, à Grenoble, une marche blanche a rassemblé un millier de personnes en hommage à Lilian Dejean, un employé municipal tué par balle dans le centre-ville une semaine avant par un homme toujours en cavale et connu de la justice notamment pour violences et trafic de stupéfiants.

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Jean-Max Lebaillif et Axel Masset, co-présidents des Jeunes Agriculteurs de l'Isère

Le 13 septembre 2024
10 min
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