Bébé secoué en Haute-Savoie : une assistante maternelle condamnée à 12 ans de réclusion criminelle en appel aux Assises

La peine a été alourdie en appel. La cour d'Assises de la Savoie a condamné à 12 ans de réclusion criminelle une assistante maternelle de Haute-Savoie pour avoir secoué un nourrisson. Elle a été reconnue coupable de violences ayant entraîné une infirmité permanente sur le bébé de six mois dont elle avait la garde.

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Des faits qui remontent à dix ans

Le 27 mars 2014, la jeune femme âgée à l'époque de 26 ans, garde le bébé de six mois. C'est la maman qui se rend compte que son fils ne va pas bien quand elle le récupère en fin de journée. Et c'est elle aussi qui l'emmène aux urgences. La nounou qui le garde souvent depuis un mois, a bien constaté que son état de santé s'était dégradé à la mi-journée, mais elle n'a pas appelé les secours.

L'assistante maternelle aujourd'hui âgée de 36 ans a toujours nié avoir secoué l'enfant et avoir exercé une quelconque forme de violence. Et tout au long de ces trois jours de procès, elle est restée muette sur les faits. Aujourd'hui âgé de 11 ans, l'enfant conserve une hémiplégie et un déficit mental majeur.

"Nous sommes soulagés, on n'a pas lâché"

Au sortir de l'audience, Me Géraldine Hudson, l'avocate des parties civiles a exprimé son soulagement. "Les parties civiles que je représente sont soulagées d'avoir une décision qui reconnait la culpabilité de l'assistante maternelle. Même si c'est une peine qui ne sera jamais suffisante bien sûr eu égard aux préjudices qu'ils subissent. Il faut savoir que c'est une famille qui est brisée, un enfant qui n'aura pas d'avenir, mais pour autant on estime cette décision satisfaisante". Et Me Hudson d'ajouter : "Notre grand regret sera qu'elle n'a jamais voulu avouer, aussi bien en première instance qu'en appel".

"Ma cliente a beaucoup de mal à montrer ses émotions et ça a pesé lourd"

Pour la défense, Me Georges Rimondi a estimé le "verdict sévère", étant donné que sa cliente a été condamnée à deux ans de plus qu'en 2022. La cour d'Assises de Haute-Savoie l'avait condamnée à dix ans d'emprisonnement. Selon lui, c'est le comportement de la jeune femme tout au long de son procès en appel qui a fortement pesé dans la balance. "Elle est dans la dénégation et a beaucoup de mal à montrer ses émotions et à s'exprimer. Elle apparait comme quelqu'un de froid et d'incapable d'avoir des affects".

L'assistante maternelle de 36 ans a été conduite en prison à l'issue de son procès en appel. Elle a été aussi condamnée à une interdiction à vie d'exercer une activité en lien avec des enfants.