Un adolescent de 14 ans a tué quatre personnes dans un lycée de l’État de Géorgie aux États-Unis mercredi 4 septembre. Cette nouvelle fusillade est la plus meurtrière dans une école de l’histoire récente de cet État. Qualifié de « monstre malade et détraqué » par Donald Trump, le profil du tireur semble tristement banal.

Bien qu’il n’y ait pas de « profil type » pour les auteurs de ces tueries, des similitudes émergent. Elles surviennent souvent dans le sud-est des États-Unis, dans des États où les armes sont peu régulées. Comme dans le cas de la dernière fusillade en Georgie, le tireur est souvent jeune, parfois même encore un enfant, et a souvent trouvé son arme chez ses parents.

Une concentration dans le sud-est des États-Unis

Depuis le début de l’année, c’est la 135e fois qu’une arme est brandie à l’école recense Everytown for Gun Safety. L’organisation ne comptabilise pas seulement les fusillades causant des morts, mais tous les incidents incluant une arme à feu en milieu scolaire. Depuis le 1er janvier, ces événements ont causé la mort de 42 personnes et en ont blessé 90 par des coups de feu dans un établissement scolaire.

En Géorgie, il s’agit déjà de la 7e attaque de l’année. Et cet État est loin d’être un cas isolé. Dans les États de l’est et le sud-est des États-Unis ces événements arrivent très régulièrement, avec en première place le Texas (16) et la Caroline du Nord (7).

Le nombre d’incidents ou de drames au sein d’établissements scolaires est encore plus fréquent lorsque la législation de locale est favorable au port d’armes. C’est le cas au Texas où toutes les personnes âgées de plus de 21 ans et n’étant pas visées par une interdiction peuvent en détenir une et la porter en public.

Autre cas de figure, la Californie. L’État qui a pourtant la réputation d’être sévère en matière de contrôle des armes n’arrive pas à endiguer ces phénomènes de violences.

De jeunes mineurs et les armes des parents

Ceux qui ramènent des armes dans leur établissement scolaire, sont à 69 % de jeunes adolescents ayant entre 13 et 17 ans. Dans le cas des fusillades de masses, les hommes qui ont ouvert le feu en 2024 avaient entre 17 et 20 ans.

Dans trois quarts des cas, les mineurs prennent des armes disponibles au domicile de leurs parents. Mais ces armes à feu ne sont pas toujours dérobées dans le but de blesser ou de tuer. Chez les plus jeunes, c’est souvent l’imprudence ou l’inconscience qui déclenche des drames.

Les auteurs de la grande majorité des tirs involontaires ont en effet moins de treize ans. Et les plus jeunes à peine 7 ans… Confondues avec des jouets ou brandies pour impressionner les camarades, ces armes aux mains de très jeunes enfants ont déjà fait quatre blessés en 2024, selon Everytown for Gun Safety.

Une majorité d’hommes de toute origine ethnique

Aux États-Unis, les tireurs impliqués dans des fusillades sont dans la quasi-totalité des cas des hommes. Une constante qui se retrouve dans les écoles. Dans 93 % des cas, les armes sont brandies par des garçons d’après les données du ministère de la sécurité intérieure américaine qui répertorie tous les événements impliquant des armes en milieu scolaire depuis 1970.

En revanche, l’origine ethnique des auteurs de tirs à l’école s’avère bien plus diverse, rappelle The Violent Project. Dans 58 % des cas, le tireur est de type caucasien selon les définitions en vigueur aux États-Unis. Cela correspond à la proportion d’Américain de ce groupe ethnique. Les Afro-américains sont légèrement surreprésentés avec 19,6 % d’auteurs de fusillades pour une part de 18,7 % dans la population. Les Hispaniques et Asiatiques sont eux peu concernés par ce type d’événement.

À l’approche de l’élection présidentielle américaine en novembre, la question de l’armement cristallise les tensions. Depuis 2021, les armes a feu se retrouvent régulièrement en tête de liste des causes de mortalité infantile dans le pays.