Après la Namibie, le Zimbabwe va abattre des éléphants pour nourrir sa population

Le gouvernement du pays a autorisé cette semaine l’abattage de 200 éléphants pour nourrir ses citoyens affamés par la sécheresse.

« Le Zimbabwe a plus d’éléphants que ce dont nous avons besoin et plus d’éléphants que ce que nos forêts peuvent accueillir », défend le ministre de l’Environnement du Zimbabwe. (Illustration). dpa/Arne Dedert
« Le Zimbabwe a plus d’éléphants que ce dont nous avons besoin et plus d’éléphants que ce que nos forêts peuvent accueillir », défend le ministre de l’Environnement du Zimbabwe. (Illustration). dpa/Arne Dedert

    Confronté à l’une des pires sécheresses de son histoire, le Zimbabwe a, comme son voisin namibien, pris des mesures radicales. « Nous avons pour objectif d’abattre 200 éléphants », a déclaré lundi Tinashe Farawo, porte-parole de l’Autorité des parcs et de la faune du Zimbabwe à CNN.

    Le pays arbitre au total plus de 84 000 éléphants, soit le double de sa « capacité de 45 000 », a ajouté le porte-parole. Seul le Botwana en comptabilise davantage sur ses terres. « Le Zimbabwe a plus d’éléphants que ce dont nous avons besoin et plus d’éléphants que ce que nos forêts peuvent accueillir », défend le ministre de l’Environnement, Sithembiso Nyoni, pour justifier la mesure.

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    La surpopulation d’éléphants a plusieurs conséquences. Les animaux, eux aussi confrontés à la sécheresse, peuvent sortir du parc pour trouver de l’eau et de la nourriture. « C’est là que les conflits (avec les hommes) commencent », note le ministre.

    Environ 42 % des Zimbabwéens vivraient dans la pauvreté et six millions d’entre eux auraient besoin d’une aide alimentaire de novembre à mars, selon les Nations Unies.

    « Sécher la viande et l’emballer pour la faire parvenir à certaines communautés »

    « Nous discutons avec Zim Parks (Zimbabwe Parks and Wildlife Authority) et certaines communautés pour faire comme la Namibie, compter les éléphants, mobiliser les femmes pour sécher la viande et l’emballer pour la faire parvenir à certaines communautés qui ont besoin de protéines », a-t-il encore précisé.

    Le mois dernier, la Namibie a autorisé l’abattage de plus de 700 animaux, dont 83 éléphants, pour nourrir les populations confrontées à une pénurie alimentaire. « Notre but est de mener cette opération de façon durable tout en minimisant le traumatisme autant que possible », avait expliqué un porte-parole gouvernemental.



    L’association de défense des animaux Peta avait pour sa part dénoncé une mesure « cruelle » et « qui n’aurait aucun effet sur le long terme ».