Ancien espoir du tennis français licencié à Troyes, il s’entraînera avec les stars des JO de Paris 2024

Ex-joueur professionnel, Constant de la Bassetière sera cet été le partenaire d’entraînement des têtes d’affiche du tournoi olympique, dont Novak Djokovic et Rafael Nadal.

Licencié au TC Troyes, Constant de la Bassetière a mis un terme à sa carrière il y a plus de trois ans, mais a conservé un assez bon niveau pour faire partie des partenaires d'entraînement lors des JO de Paris 2024. ©Pauline Robat
Licencié au TC Troyes, Constant de la Bassetière a mis un terme à sa carrière il y a plus de trois ans, mais a conservé un assez bon niveau pour faire partie des partenaires d'entraînement lors des JO de Paris 2024. ©Pauline Robat

    Le point commun entre les tennismen Daniil Medvedev, Casper Ruud et Alex de Minaur ? Ils figuraient tous dans le top 10 mondial au début du dernier tournoi de Wimbledon. Mais pas seulement. Constant de la Bassetière, 26 ans désormais, a battu ces trois joueurs. Le premier en double chez les pros, les deux autres en simple chez les juniors. Le jeune homme, né à Reims et licencié au Tennis club de Troyes depuis plusieurs saisons après être passé par Cormontreuil (Marne), a tourné le dos au tennis professionnel courant 2021. Il travaille actuellement en région parisienne chez KPMG, un réseau international de cabinets d’audit, de conseil et d’expertise comptable. Le tennis reste bien présent dans sa vie, mais il ne s’entraîne plus autant qu’à l’époque où il était un espoir du tennis français. Il a alors culminé à la 1 212e place mondiale, en juillet 2017.

    « Je joue moins qu’avant et je n’ai plus le même niveau, mais j’essaie de garder la forme pour les matchs par équipes avec Troyes. Je suis encore classé -2/6 », souligne-t-il. En passionné, il pensait suivre les Jeux olympiques de Paris 2024 en tribunes ou à la télé. C’est finalement sur la terre battue de Roland-Garros, où se dérouleront les épreuves olympiques du 27 juillet au 4 août, que Constant de la Bassetière vivra l’événement. Il a été retenu parmi les « sparring-partners », les adversaires d’entraînement qui sont à la disposition des stars du tennis mondial, en fonction de leurs besoins. Moins de dix joueurs ont cet honneur ! « J’ai une amie qui travaille dans l’organisation des Jeux et s’occupe plus particulièrement du tennis. Au fil d’une discussion, on a parlé des besoins en sparring-partners. Cela ne m’avait pas traversé l’esprit. Je pensais qu’aux Jeux, les délégations s’entraînaient entre elles. »

    Camarade de promotion d’Ugo Humbert, le numéro un français

    A l’ouverture des inscriptions, Constant de la Bassetière a postulé et eu la chance de figurer parmi les heureux élus. « J’ai posé deux semaines de congé. On doit être disponible entre le 20 juillet et le 4 août. J’ai la chance d’avoir un appartement dans le XVIe arrondissement de Paris. Je suis à 15 minutes de vélo de Roland-Garros. Je vais même héberger un autre sparring-partner. » Un temps évoquée, la possibilité d’être rémunéré a été abandonnée. « Faire du bénévolat pour un tel évènement ne me dérange pas ! » lâche-t-il avec enthousiasme. « A cette période de l’année, beaucoup de joueurs pros préfèrent aller sur des tournois. Le tennis reste leur métier. »

    Pour Constant de la Bassetière, sa passion lui offre ainsi une sacrée aventure. Il n’a aucune idée des joueurs ou joueuses qu’il croisera à l’entraînement. « Quand on s’inscrit, on renseigne son style de jeu, ses points forts faibles mais ce sont les joueurs qui décident en fonction de leur prochain adversaire. » Ceux qui défieront Rafael Nadal privilégieront, par exemple, un gaucher qui tape fort du fond du court.

    Le joueur du TC Troyes a tout de même des préférences : Novak Djokovic, Rafael Nadal et Ugo Humbert, le numéro un français, désormais installé dans le top 20 mondial avec une pointe à la 13e place en avril 2024. « Ugo, c’est un bon copain. On était au pôle France de Poitiers puis à l’Insep (institut national du sport, de l’expertise et de la performance). On s’est entraîné ensemble il y a quelques semaines, juste avant Roland-Garros. J’avais eu la réponse pour être sparring-partner. Je lui ai dit que ce serait drôle de se croiser pendant les Jeux. On verra s’il a des besoins, mais les joueurs pros restent dans leur bulle sur de tels tournois »

    En 2017, les deux gaillards, 19 ans à l’époque, avaient disputé le tournoi Future (la 3e division du tennis mondiale) de Troyes en double et atteint la finale. Ugo Humbert a poursuivi sa route jusqu’au sommet du tennis mondial. Constant de la Bassetière a emprunté une autre voie. Sans regret. « A la suite d’une année compliquée avec des blessures, je n’avais pas été conservé dans le système fédéral. J’étais parti aux Etats-Unis pour concilier mes études et le tennis à haut niveau. Selon moi, c’est le meilleur endroit pour allier les deux. » La crise sanitaire a précipité son retour en France. Sportivement, il n’a pas réussi à monter aussi vite au classement qu’il l’espérait et s’est plutôt lancé dans la vie active.

    A Roland-Garros, Constant de la Bassetière va vivre une partie de son rêve d’adolescent : « L’objectif premier, ç’aurait été d’y participer en tant que joueur mais je vais profiter du plus grand évènement sportif au monde dans mon pays. Cela va être incroyable ! »