Comment bien choisir son huile ?

Près de neuf huiles sur dix subissent un traitement chimique agressif, selon Sébastien Loctin, fondateur du collectif En vérité. Bien sélectionnées et consommées raisonnablement, elles sont pourtant excellentes pour la santé.

«Chaque huile possède un profil nutritionnel différent», rappelle Sébastien Loctin. iStock
«Chaque huile possède un profil nutritionnel différent», rappelle Sébastien Loctin. iStock

    Huile d’olive, de colza, de sésame, de noix, de noisette… Au rayon des huiles, le choix est vaste. Longtemps accusées de faire grossir, elles sont aujourd’hui réhabilitées et même plébiscitées en raison de leur richesse en vitamines et en bons acides gras, indispensables à la santé. Mais, pour tirer pleinement profit de leurs atouts, encore faut-il les choisir avec discernement et les plus naturelles possibles, comme l’explique Sébastien Loctin, président fondateur du collectif de marques alimentaires En vérité, qui réclame davantage de transparence afin que les consommateurs sachent réellement ce qu’ils mangent.

    Que reprochez-vous aux huiles raffinées ?

    SÉBASTIEN LOCTIN. Dans la mesure où elles subissent un process de transformation industrielle qui fait appel à des substances chimiques très agressives, 80 à 90 % des huiles de graines – tournesol, arachide, maïs, soja, colza… – ne peuvent pas être considérées comme des produits naturels. Ces huiles n’ont plus ni goût ni couleur et ont perdu une large part de leurs bienfaits. C’est regrettable car l’huile est un aliment clé de notre santé, puisqu’elle entre dans la constitution des membranes de toutes nos cellules. Il est aussi regrettable que les consommateurs soient privés de cette information ! En effet, les étiquettes ne précisent pas que ces huiles sont raffinées chimiquement. Elles n’indiquent pas non plus les additifs utilisés pour leur fabrication : hexane, acide sulfurique, acide phosphorique, terre de chaux… Les industriels n’ont pas obligation de mentionner ces additifs fantômes, qui peuvent pourtant persister à l’état de trace. Je comprends l’intérêt économique d’utiliser de tels procédés, mais ce manque d’informations ne permet pas aux Français de se nourrir en connaissance de cause.



    À quels critères se fier alors pour choisir une bonne huile ?

    En matière d’alimentation, il faut privilégier les aliments simples et bruts. Cela vaut aussi pour les huiles, qui doivent idéalement être issues du pressage des graines puis de la filtration mécanique. Mieux vaut donc opter pour des huiles vierges et/ou bio. Si l’emballage ne précise rien, cela signifie qu’elles sont raffinées chimiquement, donc ultra-transformées. Pour l’huile d’olive, il faut chercher la mention « vierge extra » et si possible bio afin d’éviter les pesticides qui migrent avec l’huile lors de la centrifugation des olives. La mention « extraite à froid » n’a plus beaucoup de sens, puisque toutes les huiles vierges extra le sont.

    Comment la consommer au mieux ?

    Chaque huile possède un profil nutritionnel différent. L’huile d’olive, riche en oméga-9, est intéressante pour protéger le système cardiovasculaire, mais elle est loin de couvrir nos autres besoins. Il faut donc l’associer à des huiles riches en oméga-3 – un nutriment essentiel trop peu présent dans l’alimentation – et en vitamine E antioxydante : colza, noix, cameline, lin… L’idéal est de varier les huiles ou de les mélanger pour bénéficier de leurs bienfaits respectifs. Il existe des mélanges sur mesure qui répondent aux besoins de chaque âge : bébé, enfant, femme enceinte, senior… La bonne dose est de 10 g par jour pour un bébé (soit 2 c. à c.), 20 g pour un enfant (2 petites c. à s.) et 25 g pour un adulte (2 à 3 c. à s.).