VIDÉO. JO Paris 2024 : la livraison par la Seine des magasins Franprix ne s’est pas vraiment passée comme prévue

FOOD CHECKING. Alors que l’on faisait un reportage sur la poursuite de la livraison fluviale de supermarché malgré les installations des Jeux olympiques, on a appris que la barge avait dû rester à quai pendant la plupart de l’événement.

    38 conteneurs et 337 tonnes : c’est l’importante cargaison de Sébastien Neyt ce 29 juillet, au départ du port de Bonneuil-sur-Marne. Aux commandes de son pousseur – un petit bateau motorisé propulsant une immense barge qui, elle, ne l’est pas – ce capitaine de marine fluviale convoi quotidiennement les articles d’épiceries et les boissons destinés aux magasins Franprix de Paris.

    Notamment les bouteilles d’eau Cristalline, un des produits les plus vendus de l’enseigne. D’ailleurs, on reconnaît ces chargements dans les rues de la capitale, lorsqu’ils sont transportés par camions afin d’effectuer les derniers kilomètres qui les séparent du port de la Bourdonnais, sous la tour Eiffel, de leurs magasins de destination : « ce conteneur arrive au cœur de Paris par la Seine », affirment-ils sur le flanc.

    Sauf qu’aujourd’hui est un jour particulier : la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques a eu lieu il y a trois jours. « On a eu une interruption de transport fluvial pendant toute la semaine qui a précédé la cérémonie d’ouverture », raconte Antony Deniau, directeur transports du groupe Franprix.

    Pendant ce temps, Sébastien Neyt s’est retrouvé sans travail. « Ce soir, ça va être notre premier passage depuis le début des JO. On va voir les petites difficultés qu’ils nous ont laissées à gauche et à droite. » Chanceux, on a pu embarquer avec lui et admirer la capitale au coucher du soleil, transformée par ses décors et installations olympiques.

    Un peu avant la Bibliothèque François Mitterrand, une barrière flottante est ouverte. C’est ici que débute la zone olympique. « La vraie barrière, c’était les Zodiac militaires de part et d’autre », s’amuse le marinier. Plus loin, après le port d’Austerlitz, il attire notre attention sur les bites d’amarrage du quai Saint-Bernard (où se trouve le Musée de sculptures en plein air) : elles sont dissimulées dans les petits échafaudages montés pour la cérémonie d’ouverture. « Impossible de s’amarrer en cas d’urgence, regrette Sébastien Neyt. Même maintenant que la cérémonie d’ouverture est derrière nous. Cela peut poser des problèmes de sécurité. »



    Dans l’ensemble, cela dit, le convoi jusqu’à la tour Eiffel se passe sans le moindre encombre. Et c’est en fait un coup de bol. Le lendemain, alors qu’on attend devant un Franprix la livraison prévue d’un camion, le responsable du port nous appelle en panique : « La police vient de nous interdire l’accès au site. Les camions ne peuvent plus revenir ni repartir du port. » Normalement, chaque camion effectue chaque jour trois rotations entre le bateau et les magasins destinataires.

    Ce jour-là, la livraison sera incomplète. Dix jours plus tard, on le rappelle pour savoir comment se passent les Jeux pour lui. Catastrophe : pour préparer et accueillir les épreuves de triathlon (les 31 juillet et 5 août), de nage en eau libre (8 août) et le marathon (les 10 et 11 août), l’interdiction d’accès au port a été prolongée… Le bateau n’a pu revenir livrer qu’une seule fois. Et encore : une seule rotation au lieu des trois habituelles a été possible. « Dans tous les cas, on fera partir nos camions, au lieu du bateau, depuis le port de Bonneuil. On n’arrête jamais notre activité », rassure Antony Deniau. Mais cela pose quand même un problème : « On effectue plus de kilomètres, plus de livraisons aller-retour donc on livre moins de conteneurs par la route que par la Seine. »

    Autrement dit, quand vous lisez sur un camion « ce conteneur arrive au cœur de Paris par la Seine », c’est vrai… Sauf pendant les JO !