Logement étudiant : La Rochelle s’attaque à Airbnb !

La ville et l’agglomération rochelaise ont présenté des mesures pour accroître l’offre de logements étudiants. Les locations touristiques pourraient être sévèrement encadrées dès septembre.

Les logements de moins de 35 m2 situés dans certaines zones de La Rochelle ne pourront plus être loués en meublés de tourisme. LP/Fabien Paillot
Les logements de moins de 35 m2 situés dans certaines zones de La Rochelle ne pourront plus être loués en meublés de tourisme. LP/Fabien Paillot

    La situation avait été jugée « inédite, inacceptable » lors de la rentrée dernière marquée par des étudiants en peine pour se loger. Pour répondre à cette crise sans précédent et à la pénurie de biens accessibles, La Rochelle vient de présenter plusieurs mesures à destination des jeunes – 15 500 étudiants fréquentent les différents établissements d’enseignement supérieur, ils étaient 12 000 en 2012. Plusieurs axes ont été travaillés pour « accroître quantitativement l’offre de logements », assurent ainsi la Ville et l’Agglomération rochelaises et tous leurs partenaires, du CCAS en passant par le Crous et l’Office public de l’habitat. Parmi eux : la création de 300 logements dédiés aux étudiants d’ici 2025, de nouveaux tarifs plus favorables aux moins de 26 ans dans les transports en commun ou encore le développement de colocations solidaires et intergénérationnelles.



    L’une des principales annonces concerne la mise en place d’un dispositif d’hébergement temporaire dès la rentrée prochaine. Cinquante places ont été réservées et prépayées dans différentes structures – auberge de jeunesse, campings – pour pallier l’urgence. « Il s’agit d’éviter à des étudiants de se retrouver à la rue. Un travail d’accompagnement social sera également mis en place », détaille Vincent Demester, le vice-président de l’Agglomération en charge de l’enseignement supérieur.

    Des petits logements interdits de location touristique

    Cet hébergement aura une durée limitée à deux semaines, renouvelable une fois : à charge pour les étudiants de trouver une solution pérenne durant ce laps de temps. Mais l’annonce la plus attendue tient quant à elle aux locations touristiques de courte durée qui vampirisent actuellement le marché locatif. « Un sujet complexe », reconnaît le maire et président rochelais Jean-François Fountaine qui entend s’attaquer à ces meublés de tourisme loués sur des plates-formes comme Airbnb, Abritel ou Booking. « Un dispositif renforcé » sera ainsi soumis aux élus de l’Agglomération en septembre et pourrait concerner les dix communes sous tensions comme La Rochelle, Périgny ou Aytré.

    S’ils acceptent de louer leur bien à des étudiants ou saisonniers durant 6 à 9 mois, les particuliers pourront le restant de l’année le transformer en meublé de tourisme. Dans les quartiers sous tensions, la « compensation » pourrait également devenir la norme pour les changements d’usage permanent. En clair : les propriétaires qui choisiront d’affecter un logement exclusivement à la location touristique devront « en contrepartie » proposer un autre bien à la location de longue durée. Et pour renforcer la portée de cet impératif, les logements de moins de 35 m2 situés dans ces zones ne pourront plus être loués en meublés de tourisme. « La Rochelle n’est pas une station balnéaire, nous ne pouvons pas être une ville aux volets clos », fait valoir Jean-François Fountaine.