Pineau des Charentes : les vignerons d’Oléron et de Ré cherchent à valoriser leurs cépages insulaires

Les vignerons des îles de Ré et d’Oléron bénéficieront bientôt d’une mention complémentaire spéciale pour valoriser la typicité de leurs vins de liqueur, en plus de l’AOP pineau des Charentes.

Les vignerons d'Oléron et de Ré (ici Christophe Caillaud, installé à Ars-en-Ré, en 2019), veulent mettre en avant les particularités de leur pineau avec une appellation complémentaire à l'AOP. LP/Fabien Paillot
Les vignerons d'Oléron et de Ré (ici Christophe Caillaud, installé à Ars-en-Ré, en 2019), veulent mettre en avant les particularités de leur pineau avec une appellation complémentaire à l'AOP. LP/Fabien Paillot

    « Ces dénominations géographiques donneront de la valeur à ces produits », assure Pascal Guilloton, le président du Syndicat des producteurs de pineau. Le fameux vin de liqueur charentais, mélange de moût de raisin et d’eau-de-vie de cognac, déjà auréolé d’une AOP, s’apprête à se parer de deux mentions complémentaires : « île de Ré » et « île d’Oléron ».

    En gestation depuis près de 4 ans, cette démarche synonyme de « montée en gamme » et de prix plus rémunérateurs fait l’objet d’une consultation publique jusqu’au 21 septembre auprès de l’INAO (Institut national de l’origine et de la qualité). Si tout fonctionne comme prévu, les deux îles battues par les vents océaniques pourront revendiquer ces « dénominations géographiques complémentaires » dès la récolte de 2025.



    Sur l’île de Ré, 18 vignerons – dont 17 apporteurs en coopérative – bénéficieront de cette reconnaissance, précise Cyril Michaud, le directeur du Syndicat des producteurs de pineau des Charentes. Sur l’île d’Oléron, 25 apporteurs et coopérateurs ainsi que sept vignerons indépendants en profiteront à leur tour.

    « L’objectif est d’améliorer la visibilité de ces produits tout comme leur différenciation. C’est très valorisant pour les viticulteurs ancrés dans ces paysages. Les conditions de productions sont plus difficiles sur Ré et Oléron où les sols et le climat donnent des rendements inférieurs par rapport à l’ensemble de l’appellation », détaille Pascal Guilloton.

    En misant sur ces îles et leur image ensoleillée, le pineau des Charentes cherche la martingale pour retrouver la faveur des Français. En moins d’une décennie, la production de ce vin de liqueur a quasiment été divisée par deux.