Une arme toujours chargée, 10 000 euros cachés dans le slip… Le chauffeur d’Alain Delon raconte la star

    EXCLUSIF. Daniel Broussin, 71 ans, a passé vingt-quatre ans dans l’ombre d’Alain Delon, disparu le 18 août. Celui qui fut aussi son garde du corps nous raconte sa vie « mouvementée » auprès de ce patron colérique, rancunier, mais aussi drôle et complice.

    Douchy (Loiret), le 24 août. Considéré comme un membre de la famille de l'acteur, Daniel Broussin a assisté à l’enterrement organisé par Anthony, Anouchka et Alain-Fabien. LP/Arnaud Dumontier
    Douchy (Loiret), le 24 août. Considéré comme un membre de la famille de l'acteur, Daniel Broussin a assisté à l’enterrement organisé par Anthony, Anouchka et Alain-Fabien. LP/Arnaud Dumontier 

    « J’ai voyagé en jet privé, seul avec François Mitterrand et un policier… Mais quand vous avez Delon en face de vous, ça fait quand même quelque chose ! » Le visage émacié de Daniel Broussin, 71 ans, se fend d’un sourire lorsqu’il se souvient de sa première rencontre avec l’acteur. Celle-ci se déroule en 1993. Alain Delon a demandé à Christian Prouteau, le patron du GIGN et du GSPR (le Groupe de sécurité de la présidence de la République), de lui trouver un garde du corps. Prouteau pense à Daniel, qui a passé dix ans auprès de Mitterrand. Il le prévient : « Vous allez voir, Delon n’est pas facile. »

    Le gendarme se retrouve un matin au Plaza Athénée à Paris (VIIIe), face à la vedette du « Guépard ». « Delon m’a lancé : On m’a dit que vous étiez pointu ! » raconte cet homme à la silhouette sèche et athlétique, à peine marquée par des blessures héritées de sauts en parachute. Daniel écopera ensuite de deux surnoms : « le Silencieux » et… « le Pointu ». « Ce qui m’a marqué tout de suite, c’est son regard. On avait l’impression qu’en vous observant, il connaissait tout de vous. Il avait un charisme comme on n’en fait plus », rapporte le septuagénaire. Qui jure avoir vu une Japonaise, lors d’une soirée au Ritz, se rouler littéralement aux pieds de l’acteur.