Accident sur Paris-Bordeaux : le ministre demande une enquête

Accident sur Paris-Bordeaux : le ministre demande une enquête

    L'accident survenu sur une ligne de fret en Charente, dans la nuit de mardi à mercredi, a suscité de vives réactions dans le monde politique, à droite comme à gauche.

    Le secrétaire d'Etat chargé des Transports Dominique Bussereau a demandé jeudi une enquête du Bureau enquête accident (BEA) pour déterminer les causes de l'accident. Il a également répliqué aux critiques de plusieurs syndicats et d'Olivier Besancenot, porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), faisant le lien entre cet accident et la libéralisation du transport ferroviaire.

    «La privatisation et les incidents ça n'a rien à voir !», a affirmé le secrétaire d'Etat sur Europe 1, ne voyant «aucun carton rouge» à décerner aux transporteurs privés assurant une partie du fret en France.

    Besancenot met en cause la libéralisation des transports

    Peu de temps auparavant, le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), Olivier Besancenot avait déclaré sur France Inter : «Il faut bien comprendre que l'ouverture à la concurrence du fret et de l'activité de marchandise suscite (sic), de fait, de donner de moins en moins de moyens aux infrastructures publiques» et que cela crée «des problèmes de coordination, des problèmes de sécurité».

    «Il faut stopper toutes les mesures de libéralisation et de privatisation, que ce soit l'activité fret ou maintenant voyageurs» parce qu'«au total, c'est les usagers qui vont payer les factures de tout cela», a souligné Olivier Besancenot qui rappelle qu'«en 2010 c'est l'ensemble de l'activité voyageurs qui sera soumise à la concurrence».

    Le candidat aux Européennes (numéro trois en Ile-de-France) cite en exemple la privatisation des chemins de fer en Grande-Bretagne : «Là-bas, cela a débouché sur deux tiers des effectifs en moins chez les cheminots, des prix pour les usagers qui ont augmenté et des catastrophes ferroviaires à répétition parce que, de fait, la sécurité c'est pas l'investissement le plus rentable»

    Les Verts réclament un audit

    «La France s'est-elle vraiment donnée les règles suffisantes pour faire circuler des trains publics et privés sur le réseau national», demandent les Verts. Ils réclament «un audit sur les procédures effectuées par les différents opérateurs ferroviaires.

    Alors que «régulièrement des trains de déchets nucléaires roulent en région parisienne sur les voies du RER, imaginons ce qui serait arrivé si le train fautif avait renversé un tel train de déchets nucléaires», affirment les Verts.

    D'après la SNCF, le trafic était rétabli normalement jeudi sur la ligne où a eu lieu l'accident entre deux trains de fret, dont l'un transportant des tractopelles, à hauteur de Charmant (Charente) au sud d'Angoulême.

    La SNCF a mis à la disposition deux TGV supplémentaires jeudi entre Paris et Bordeaux, une ligne sur laquelle 10.000 personnes n'ont pu voyager mercredi à la veille du pont de l'Ascension, a précisé une chargée de communication régionale. Au total 30.000 voyageurs ont subi retards ou annulations de trains à cause de l'accident, a-t-elle souligné.