Automobile : pourquoi les prix de l’occasion dépassent parfois ceux du neuf

Alors que les acheteurs sont confrontés à des délais d’attente record pour acquérir un véhicule sorti d’usine, la faute à la pandémie et à la pénurie de semi-conducteurs, les tarifs explosent sur les marché de la seconde main.

Les prix des véhicules d'occasion ont augmenté d’environ 20 % au cours des 18 derniers mois. Au point, parfois, d'égaler ou de dépasser ceux du neuf. C'est notamment le cas pour la marque Dacia, filiale du groupe français Renault. LP/Jean-Baptiste Quentin
Les prix des véhicules d'occasion ont augmenté d’environ 20 % au cours des 18 derniers mois. Au point, parfois, d'égaler ou de dépasser ceux du neuf. C'est notamment le cas pour la marque Dacia, filiale du groupe français Renault. LP/Jean-Baptiste Quentin

    Le marché de l’occasion est devenu fou. Non seulement les prix se sont envolés — ils ont augmenté d’environ 20 % au cours des dix-huit derniers mois —, mais une règle économique élémentaire cesse parfois de s’y appliquer : un véhicule d’occasion ne coûte plus forcément moins cher que le même véhicule en neuf. « Aujourd’hui, certains modèles de seconde main se rapprochent, voire dépassent le prix de vente du même véhicule sorti d’usine, confirme Laurent Potel, PDG et cofondateur de Reezocar, une plate-forme de vente de voitures d’occasion. C’est perturbant ! »

    Les modèles Dacia, Sandero et Duster en particulier, figurent en tête de ces occasions qui s’arrachent très, très cher. « L’effet de seuil leur est favorable, car les prix de départ en véhicules neufs sont bas », décrypte Laurent Potel. Les Toyota hybrides, CHR et RAV4 notamment, prisés dans le contexte de la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE), affichent également des tarifs élevés en occasion, et parfois « supérieurs aux tarifs du neuf, même avec 10 000 km au compteur », poursuit-il. La Toyota Auris, elle, est soumise au même phénomène à cause d’un « effet de bulle » : éligible à la politique de renouvellement d’Uber, « elle est très recherchée par les chauffeurs VTC », explique Laurent Potel.