Baisse des taxes, retour au 90 km/h ou référendum : les revendications multiples des Gilets jaunes

Outre la baisse des taxes sur les carburants, les gilets jaunes formulent d’autres réclamations. Certaines sont baroques.

 Paris, samedi 17 novembre 2018.Des Gilets jaunes manifestent sur les Champs-Elysées.
Paris, samedi 17 novembre 2018.Des Gilets jaunes manifestent sur les Champs-Elysées. LP/Guillaume Georges

    Les Gilets jaunes, mouvement protéiforme et « libre de toute appartenance », comme il est mentionné sur la plupart des réseaux sociaux, ont fait émerger une multitude de revendications. Si la plupart sont partagées par l'ensemble des groupes et font donc l'unanimité, d'autres sont plus étonnantes. Nous avons fait le tri.

    D'abord, la baisse des taxes sur les carburants. Tout part de la voiture. Et voilà pourquoi le Gilet jaune est devenu le symbole de la contestation. Les manifestants demandent donc au gouvernement de baisser la fiscalité sur les produits énergétiques et de renoncer à la nouvelle augmentation de 3 et 6 centimes d'euro sur le carburant prévue en janvier. Essence et diesel : voilà le véritable fil rouge de la colère, le point de cristallisation de tous les mécontentements.

    Suppression de la limitation de vitesse à 80 km/h. La voiture, encore. « Limitez la pollution industrielle d'abord avant de forcer le peuple à moins polluer! » tonne la page Facebook « Nous gilets jaunes », qui rassemble plus de 12 000 abonnés. Ils y réclament le rétablissement de la limitation de vitesse à 90 km/h sur les routes ainsi que la diminution des contraventions « à 10 € maximum ». Leur argument est simple : « Les retraits de points, oui, les contraventions trop chères, non! » Certains groupes exigent aussi la suppression du nouveau contrôle technique automobile.

    Réduction de la TVA sur les aliments à 1 %. « Taxer ce que nous mangeons est inacceptable », proclame la page Facebook « Nous gilets jaunes ». Celle-ci propose de rabattre à… 1 % le taux de TVA en vigueur sur les produits alimentaires, souvent taxés autour de 20 %. Sur les réseaux sociaux, les Gilets jaunes détaillent leur volonté de faire « de l'alimentation non taxée un droit inaliénable ! »

    Diminution des revenus des élus. Une grande partie des Gilets jaunes sont issus de la petite classe moyenne et payés au niveau du smic. Les plus de 7 000 € brut versés aux parlementaires (sans les avantages annexes) font donc bondir les manifestants qui proposent aux élus de goûter aux salaires de la « France d'en bas », en indexant leurs rémunérations sur le salaire minimum.

    Suppression du Sénat et création d'une « Assemblée citoyenne ». A ce stade, les contours de cette future chambre sont extrêmement flous. Seule réclamation partagée par de nombreux participants aux blocages : celle-ci serait consultée sur toutes les lois votées par les députés.

    Le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). De nombreux Gilets jaunes réclament à Emmanuel Macron - qu'ils accusent d'être le « président des riches » - le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), remplacé en 2018 par un impôt sur la fortune immobilière (IFI) à l'assiette plus restreinte.

    Un référendum sur… la légitimité d'Emmanuel Macron. Cette idée explosive a été portée ce lundi sur RTL par le « collectif 95 ». Elle a été formulée par Laëtitia Dewalle, la porte-parole des Gilets jaunes du Val-d'Oise : « Nous n'avons qu'une seule revendication, c'est de mettre en place un référendum afin que M. Macron puisse légitimer sa position de président de la République. » Baroque mais révélatrice de la colère qui monte, cette proposition n'a aucune chance d'aboutir.