Coronavirus : Bruxelles appelle à une reprise progressive du tourisme

La commissaire européenne Margrethe Vestager en appelle au bon sens de chacun pour que les activités touristiques puissent redémarrer au moins partiellement au sein de l’UE.

 Margrethe Vestager a donné mercredi, à Bruxelles, une conférence de presse sur les orientations stratégiques du tourisme en Europe.
Margrethe Vestager a donné mercredi, à Bruxelles, une conférence de presse sur les orientations stratégiques du tourisme en Europe. AFP/Olivier Hoslet

    La Commission européenne appelle à un retour progressif de l'activité touristique dans les pays de l'UE, après les mesures de restrictions mises en place pour faire face au coronavirus.

    « Cela ne va pas être un été normal… Mais si nous faisons tous des efforts, nous n'aurons pas à passer l'été bloqués à la maison ou l'été ne sera pas complètement perdu pour l'industrie touristique », a déclaré mercredi la vice-présidente exécutive de la Commission, Margrethe Vestager, lors d'une conférence de presse à Bruxelles.

    Ce secteur d'activité est crucial pour l'économie de l'Union puisqu'il représente 10 % de son PIB et 12 % des emplois. Il a pâti des mesures de contrôle et de restriction qui commencent maintenant à être levées un peu partout.

    Sauver 60 % du tourisme en Europe du sud

    Le Commissaire européen aux Affaires économiques, l'Italien Paolo Gentiloni, s'est voulu rassurant dans un entretien mercredi à six journaux européen, confiant que jusqu'à 60 % des activités du secteur touristique pourraient être sauvées dans les pays les plus touchés par le virus, comme l'Espagne.

    Bruxelles recommande notamment aux 27 pays membres de rouvrir leurs frontières intérieures de façon « concertée », « la plus harmonieuse possible » et « non discriminatoire ». Il appartient toutefois aux Etats membres de décider comment ils veulent protéger leur territoire.

    La Commission européenne préconise que, quand des pays sont dans une situation épidémiologique comparable et ont adopté les mêmes mesures de précaution, ils doivent être traités de la même façon. En clair, si un pays A ouvre ses frontières avec un pays B, il doit aussi le faire avec son voisin C si ce dernier est dans la même situation que B.

    De même, quand un Etat ouvre ses frontières avec un autre, il doit le faire pour tous les habitants de ce pays, qu'ils en aient la nationalité ou pas. À cet égard, Bruxelles voudrait mettre en place d'ici l'été un site Internet avec des informations en temps réel sur la situation aux frontières mais aussi dans chacune des régions touristiques.

    L'épineuse question du remboursement

    Le ministre allemand de l'Intérieur, Horst Seehofer, a ainsi annoncé mercredi que le pays avait « le clair objectif d'un retour d'une libre circulation en Europe à partir de la mi-juin », de même que ses voisins français, autrichien et suisse, à condition que la pandémie reste sous contrôle. Ses frontières avec le Luxembourg seront complètement ouvertes dès samedi.

    Dans ses recommandations, la Commission aborde aussi l'épineuse question du remboursement ou non des voyages et séjours annulés à cause de la crise. Selon la réglementation de l'UE, le consommateur européen est en droit de réclamer un remboursement, mais nombre d'opérateurs et de compagnies aériennes préfèrent proposer un avoir à leurs clients.

    La Commission rappelle qu'il s'agit d'un droit fondamental et incite les transporteurs et voyagistes à offrir des bons d'achat attrayants. Fin avril, douze pays européens, dont la France, avaient demandé à Bruxelles de suspendre cette obligation faite aux compagnies aériennes de rembourser les passagers.

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    /LP Infographie AFP/Olivier Hoslet