Coronavirus : vers un ralentissement «important» de la croissance en France

Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances, est revenu sur la première estimation sur la perte de 0,1 point de croissance donnée par le gouvernement.

 L’impact du coronavirus sur l’économie française pourrait avoir un impact supérieur à 0,1 % de croissance.
L’impact du coronavirus sur l’économie française pourrait avoir un impact supérieur à 0,1 % de croissance. LP/Yann Foreix

    « Maintenant que l'épidémie touche beaucoup plus de pays, notamment la France, l'impact du coronavirus sur la croissance française sera beaucoup plus significatif » que ce qui était attendu lorsque le coronavirus se limitait à la Chine, a estimé Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie sur France 2.

    Au départ, le gouvernement avait envisagé si l'épidémie de coronavirus avait été limitée au seul périmètre de la Chine à une perte de croissance pour la France de 0,1 point en 2020.

    Jusqu'à présent, le gouvernement tablait jusqu'à présent sur une croissance de 1,3 %. Déjà, la Banque de France qui prévoit une croissance de 1,1 % en 2020 a annoncé que sa prévision devrait être abaissée lors de sa prochaine publication le 23 mars.

    L'OCDE a fortement revu en baisse ses prévisions de croissance pour 2020. La croissance mondiale devrait être de 2,4 % contre 2,9 % auparavant. La zone euro devrait passer de 1,1 % à 0,8 %. En France, la chute serait aussi brutale en passant de 1,2 % à 0,9 %.

    Pour l'heure, Bruno Le Maire a refusé de donner une estimation plus précise. En attendant, le ministre de l'Économie s'est dit prêt à « débloquer ce qu'il faudra » pour venir en aide aux entreprises françaises : « Nous ferons preuve d'une solidarité totale vis-à-vis de tous les entrepreneurs qui aujourd'hui sont en première ligne », a-t-il ajouté.

    Une réunion des ministres des Finances

    Selon lui, le coronavirus est considéré comme « un cas de force majeure ». « Nous prendrons ce coût à notre charge », a-t-il expliqué.

    Face à cette situation, les ministres des Finances du G7 et ceux de l'Eurogroupe vont s'entretenir cette semaine par téléphone pour « coordonner leurs réponses » face à l'impact du coronavirus sur la croissance mondiale.

    En outre, Bruno Le Maire s'est déjà entretenu avec son homologue américain, Steven Mnuchin, dont le pays préside cette année le groupe des sept pays les plus riches de la planète.

    Pourtant, les bourses reprennent des couleurs

    Cette prudence intervient alors que les bourses mondiales qui ont dévissé la semaine dernière repartent à la hausse ce lundi.

    De Londres à Paris, les principaux indices mondiaux ont repris des couleurs. Le CAC 40 Paris a ouvert en forte hausse (+ 1,99 %), ce lundi, après un plongeon de 3,4 % à près de 5 310 points. En milieu de matinée, il enregistrait encore une hausse de 1,47 %. Au Japon, le Nikkei a repris 0,95 %.

    Même chose pour les bourses chinoises qui ont clôturé en nette hausse ce lundi. L'indice composite de la Bourse de Shanghai a terminé en hausse de 3,15 % à 2 970,93 points.

    De son côté, Shenzhen, deuxième place de Chine continentale, a gagné 3,77 % à 1 869,65 points. Les investisseurs qui ont été nombreux a prendre leurs bénéfices la semaine dernière semblent être rassurés par les annonces des banques centrales des gouvernements pour soutenir les économies fragilisées.

    Très clairement, les investisseurs aux Etats-Unis s'attendent notamment à une baisse des taux de la Réserve fédérale dès sa prochaine réunion, le 18 mars prochain. Le président de la Fed a déclaré que la banque centrale utiliserait tous ses outils « pour soutenir l'économie de façon appropriée ».