Démarchage téléphonique abusif : pourquoi le système Bloctel n’est pas efficace

La liste rouge mise en place par le gouvernement pour ne plus subir de démarchage commercial doit être améliorée considérablement, estime l’association de consommateurs UFC-Que choisir.

 Depuis le 1er août, les plates-formes commerciales basées à l’étranger ont l’interdiction d’utiliser un numéro français.
Depuis le 1er août, les plates-formes commerciales basées à l’étranger ont l’interdiction d’utiliser un numéro français. LP/Benoit Durand

    Censé être le rempart au démarchage téléphonique, le service Bloctel, lancé le 1er juin 2016 par le gouvernement, continue de mécontenter. Et ça n'est donc pas l'interdiction, depuis le 1 er août, d'utiliser des faux numéros commençant par les indicatifs 01, 02, 03, 04 ou 05 qui va mettre fin au démarchage téléphonique.

    « La seule bonne réponse selon nous, c'est de créer un indicatif spécifique aux démarcheurs, comme le 00, de façon à ce que l'appelé puisse immédiatement savoir qui l'appelle », explique Cédric Musso directeur de l'action politique à l'UFC-Que choisir.

    Garante du respect des inscrits sur Bloctel, la DGCCRF mène régulièrement des contrôles. Un premier bilan de son action, publié en mai 2018, révélait que pas moins de 180 entreprises avaient été sanctionnées pour ne pas avoir nettoyé leurs fichiers de numéros pouvant être appelés. Et au premier trimestre 2019, quatre sociétés ont encore été épinglées pour ignorer délibérément l'interdiction de démarcher les personnes inscrites sur Bloctel.

    Reste par ailleurs la possibilité aux sociétés avec lesquelles vous avez un contrat en cours de pouvoir vous déranger. Certaines le font même après que le contrat a été réalisé. Selon un dicton en cours dans le secteur, « contrat une fois, appels toujours ». C'est tout dire…

    Là encore, l'UFC que choisir réclame des mesures. « Il faut renforcer les sanctions, elles ne sont manifestement pas assez dissuasives ».

    Parmi les sociétés sanctionnées en 2019, Premium Energy, qui vendait des pompes à chaleurs et autres panneaux photovoltaïques en utilisant l'appellation commerciale « Fédération de l'habitat écologique ». Ses appels à des abonnés de la liste Bloctel ont conduit la DGCCRF à lui infliger une amende de 40 00 euros, ramenée à 10 000 euros suite à un recours de l'entreprise. C'est beaucoup moins que la société SAS Océalis qui commercialisait de l'assistance pour personnes à domicile et a écopé de 75 000 euros d'amende administrative.