Protection sociale : entrepreneurs, sortez couverts !

Il y a un an, nous vous racontions l’aventure d’Audrey Hertz, gérante de la Laiterie Gilbert Popincourt, à Paris. Depuis, elle a soulevé un problème majeur : la protection sociale des créateurs d’entreprise. Victime d’un accident, elle n’a pas pu percevoir d’indemnités journalières. Elle témoigne.

Audrey, propriétaire de la @laiterie_gilbert_popincourt !
Audrey, propriétaire de la @laiterie_gilbert_popincourt !

Contenu en partenariat avec Hello bank!

C’est en décembre 2022 qu’Audrey Hertz créé une SARL et ouvre sa fromagerie Laiterie Gilbert Popincourt à Paris, dans le XIe arrondissement. Son commerce est florissant. Mais en septembre 2023, sur le trajet pour se rendre à la boutique, elle court et se blesse au genou. Verdict : une immobilisation forcée d’un mois et demi.

Celle qui cotise au régime de sécurité sociale des indépendants comprend rapidement qu’elle ne pourra pas percevoir d’indemnités journalières de remplacement. En effet, les artisans, commerçants, chefs d’entreprise, micro-entrepreneurs ou conjoints-collaborateurs peuvent prétendre à une indemnisation pour maladie s’ils justifient d’au moins 12 mois d’affiliation continus à ce régime de protection sociale. Audrey n’a pas encore un an de cotisation, donc elle n’est pas éligible.

« Je me suis alors rapprochée de l’assurance de ma banque, mais mon contrat ne couvrait que les dommages sur la marchandise et la boutique. Et pas les corporels », raconte-t-elle. Pour éviter la fermeture de son commerce, elle recrute donc un apprenti. « Cela m’a permis de continuer à générer du chiffre d’affaires. Mais ce remplacement a eu évidemment un coût direct en termes de masse salariale. De plus, mon activité a baissé car quand on tient un commerce de proximité, on l’incarne. Certains clients ne sont plus venus car je n’étais plus présente », relate-t-elle.

Une protection sociale renforcée

Échaudée par cette mésaventure inhérente à son statut, Audrey Hertz a depuis décidé de renforcer sa protection sociale pour être parée en cas de nouveau coup dur. Pour l’ouverture de sa seconde fromagerie dans le IXe arrondissement parisien, elle a créé une SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle) et en est la présidente salariée.

Ainsi, en cas de maladie, elle relève du régime général de l’assurance maladie. Et cotise également de nouveau au régime général pour sa retraite. « J’ai également contracté un contrat de prévoyance et de retraite supplémentaire. Cela me coûte environ 90 euros par mois. J’ai aussi souscrit une nouvelle assurance auprès de ma banque afin de couvrir d’éventuels dommages corporels et d’impossibilités de travailler », illustre-t-elle.

Avec du recul, Audrey Hertz regrette évidemment d’avoir fait l’impasse sur ces sujets lors de son installation. « Quand on se lance, on ignore quels sont les tenants et aboutissants des différents statuts de société. J’avais la tête dans le guidon, et j’ai sans doute été mal conseillée. Après mon accident, j’ai donc décidé de rectifier le tir », conclut-elle.

Selon l’Observatoire de l’envie d’entreprendre Hello bank! Pro avec Ipsos*, moins de la moitié des indépendants sont conscients de leur niveau de couverture. Si la complémentaire santé est largement répandue (78%), seuls 52% des indépendants sont couverts en cas de sinistre, et seulement un tiers pour la perte d’exploitation, le coût étant le principal frein à la souscription (57%)

*étude réalisée par Ipsos pour Hello bank! Pro auprès de 1000 français de 18 ans et plus et de 400 Indépendants ou chefs d’entreprise de moins de 4 salariés, du 08/07 au 23/07/24