Environnement : vers la fin des vols intérieurs en France ?

Le gouvernement veut interdire les vols quand une alternative en train de moins de deux heures trente existe. Des associations demandent une interdiction à partir de cinq heures.

 La mesure engendrerait la suppression des vols entre Paris et Lyon, Bordeaux, Nantes ou Rennes. (Illustration)
La mesure engendrerait la suppression des vols entre Paris et Lyon, Bordeaux, Nantes ou Rennes. (Illustration) LP/Frédéric Dugit

    Prendra-t-on encore l'avion pour voyager en métropole? Fin avril, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, a demandé une réduction drastique des vols intérieurs dès qu'une alternative ferroviaire de moins de deux heures trente existe. Exit, donc, les vols entre Paris et Lyon, Bordeaux, Nantes ou Rennes.

    Une annonce qui apparaît pour les associations écologiques plus symbolique que révolutionnaire. D'abord parce que ces lignes, en concurrence avec le TGV, ont déjà vu leur trafic diminué. Ensuite, « cette mesure ne concerne pas les transferts vers le hub de Roissy », constate Agathe Bounfour, de Réseau action climat. Si vous avez prévu d'aller en Thaïlande au départ de Lyon, vous pourrez toujours prendre l'avion pour Paris et récupérer ainsi votre correspondance.

    Le scénario gouvernemental jugé trop timide

    Selon une étude publiée fin mai par Réseau action climat, le scénario gouvernemental ne réduirait que de 6,6 % les émissions de CO2 issues des vols métropolitains. L'association propose, elle, de supprimer les lignes à moins de cinq heures de train. Cela concernerait 39 connexions — contre cinq pour les lignes à moins de deux heures trente de train — sur les 108 existantes. 60,6 % des émissions de CO2 des vols métropolitains et 4,5 % les émissions de l'ensemble des vols au départ de la France seraient ainsi supprimées.

    Quant à la convention citoyenne, qui doit voter ses mesures ce week-end, elle propose d'interdire les vols à moins de quatre heures de train. Reste à savoir quel impact économique auraient de telles mesures sur Air France. Devant le Sénat, fin avril, Anne Rigail, directrice générale d'Air France, dont plusieurs milliers d'emplois doivent être supprimés, avait rappelé que la compagnie contribuait pour 1,6 % du PIB national et induisait 420 000 emplois.