Fiscalité : la «flat tax» à 30% adoptée à l’Assemblée

Au terme de débats tendus, cette taxe de 30 %, forfaitaire, prélevée sur les revenus mobiliers (dividendes, actions, plus-values...) a été adoptée la nuit dernière.

 Paris (VIIe), le 18 octobre 2107.Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, à l’Assemblée.
Paris (VIIe), le 18 octobre 2107.Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, à l’Assemblée. LP/ Frédéric Dugit

    Pour en finir avec l'imposition à taux variable, l'Assemblée a donné son feu vert jeudi soir à un impôt à taux unique, ou « flat tax » de 30% sur les revenus du capital (dividendes, actions, plus-values...). Non sans mal : ce que le gouvernement présente comme une « révolution fiscale » a été dénoncé comme un « cadeau aux riches » par l'opposition.

    A LIRE > L'impôt à taux unique, un coup de pouce aux riches épargnants

    Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30% (12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux) sera mis en place sur les revenus mobiliers, à l'exception du Livret A, du PEA (épargne en actions, plafonné à 150 000 euros) et certains contrats d'assurance vie (cumulant moins de 150 000 euros gardés plus de huit ans). Cette mesure coûtera environ 1,3 milliard d'euros aux finances publiques en 2018 et 1,9 milliard en 2019, selon Bercy.

    Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a dit compter sur « le bon sens des Français » pour que cette épargne soit redirigée vers les entreprises, soulignant qu'ils ont déjà choisi d'y placer « 40% de leur épargne ». « C'est non », a rétorqué Jean-Luc Mélenchon, « cet argent ainsi défiscalisé » n'ira pas « vers l'économie réelle ». François Ruffin a cité un entretien du 11 juillet dernier, qu'Edouard Philippe avait accordé au Financial Times, et dans lequel il disait : « la France réfléchit à des réductions d'impôts pour les riches ».

    L'article, voté par 96 voix contre 18, n'a pratiquement pas été modifié en séance mais les débats ont été tendus, émaillés de multiples interruptions de séance et rappels au règlement en raison de désaccords sur les temps de parole. Parmi les critiques d'une gauche pour une fois unie, Olivier Faure a salué avec ironie en Bruno Le Maire « un homme heureux », « resté de droite ».

    A droite, à quelques exceptions près, on s'est montré satisfait, notamment le président de la commission des Finances Eric Woerth, son prédécesseur Gilles Carrez, ou le Constructif Charles de Courson.