L’Opep va continuer à limiter sa production de pétrole

Pour soutenir le prix du baril au-dessus des 60 dollars, les pays producteurs devraient encore restreindre leur offre pendant une durée de neuf mois.

 Les nombreuses incertitudes géopolitiques et le ralentissement de la croissance mondiale pourraient faire varier les cours du pétrole dans les prochains mois.
Les nombreuses incertitudes géopolitiques et le ralentissement de la croissance mondiale pourraient faire varier les cours du pétrole dans les prochains mois. AFP

    Les pays producteurs de pétrole de l'Opep et ses alliés qui se réunissent jusqu'à mardi à Vienne (Autriche) ont décidé d'abaisser leur offre pendant neuf mois.

    Cet accord s'inscrit dans le prolongement de celui signé en décembre. Les 24 pays qui pompent la moitié du pétrole du globe (14 membres de l'Opep et 10 autres pays dont la Russie) avaient déjà décidé de fermer les robinets pour soutenir les cours.

    Ces derniers jours, la Russie et l'Arabie Saoudite avaient plaidé pour une baisse globale de 1,2 million de barils par jour. L'idée est de faire remonter les cours entre 70 et 85 dollars, contre près de 60 dollars actuellement.

    Récemment, le ministre algérien de l'Energie, Mohamed Arkab, a estimé qu'un prix du baril oscillant entre 70 et 80 dollars permettait à la compagnie nationale des hydrocarbures de poursuivre ses programmes de développement.

    L'influence des tensions et des conflits

    Actuellement, les cours du pétrole sont soumis à de nombreux facteurs d'incertitude, à commencer par les tensions au Moyen Orient. En cas de conflit armé entre l'Iran et les Etats-Unis, les experts estiment que le prix du baril doublerait en moins d'un mois.

    Les cours pourraient aussi s'envoler si l'Iran fermait le passage du détroit d'Ormuz, où transite une grande partie de la production mondiale. S'il existe d'autres solutions d'acheminement, leur mise en oeuvre prendrait du temps.

    D'autres facteurs conjoncturels peuvent influencer les niveaux des prix, tels que le sabotage des oléoducs par le groupe terroriste Boko haram au Nigeria, ou la guerre en Libye…

    A l'inverse, l'éventuelle guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine ou le ralentissement de la croissance mondiale poussent les prix vers le bas. Depuis début 2019, l'Agence internationale de l'énergie a déjà revu sa prévision de demande mondiale de brut par deux fois à la baisse. Or, l'offre reste abondante notamment avec la production américaine de pétrole de schiste qui ne cesse de grimper en concurrençant l'Opep.

    Les Etats-Unis sont désormais le premier producteur mondial de pétrole (devant l'Arabie Saoudite et la Russie) avec un niveau supérieur à 12 millions de barils par jour et des importations de 6 millions de barils par jour, soit le plus bas niveau depuis 1996. Selon la US Energy Information Agency, la production américaine pourrait atteindre les 18 millions de barils par jour après 2020.