« L’inflation, nous en avons pour dix ans », estime Michel-Édouard Leclerc

Le président des centres E.Leclerc estime que le pays va traverser une « très longue période » de hausse des prix, même si le taux d’inflation alimentaire devrait s’estomper dans les prochains mois.

Les prix alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an en août, selon l'Insee. (Illustration) LP / Valentin Cebron
Les prix alimentaires ont bondi de 11,1% sur un an en août, selon l'Insee. (Illustration) LP / Valentin Cebron

    La France n’en a pas fini avec l’inflation. Invité ce lundi sur LCI, le président du comité stratégique des centres E.Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, a estimé que le pays allait encore traverser une « très longue période » de hausse des prix.

    Comment l’expliquer ? « L’inflation que nous venons de vivre était due à la perturbation liée à la guerre en Ukraine, à la crise de l’énergie etc. Mais maintenant on va rentrer dans des conditions de production plus difficiles, avec des relocalisations, le souci de la décarbonation ou encore la suppression des énergies fossiles », a-t-il développé, évoquant un « changement de modèle » qui va avoir un impact sur les prix.

    « L’inflation, nous en avons pour dix ans », a-t-il insisté. L’État peut toutefois décider de ne pas rester impuissant face à cette hausse des prix, juge encore Michel-Édouard Leclerc. « Par des politiques de bonus et de malus, mais aussi en poussant les salaires, il va falloir que l’État compense cette inflation durable », a-t-il poursuivi. Les perspectives ne sont donc pas au beau fixe et ce même si le prix de certains produits alimentaires devrait baisser à court terme.

    Une baisse des prix pour certaines matières premières

    Pour rappel, les prix alimentaires ont bondi de 11,1 % sur un an en août. Ce taux « va passer de 11 % sur l’alimentaire, à 2 %, 3 %, 4 % » dans les prochains mois « et ce sera déjà une victoire », a-t-il jugé. Les prix de certaines matières premières vont baisser, assure le patron de groupe citant le « papier », « l’aluminium » ou les « céréales ».



    Au passage, le président du groupe Leclerc est revenu sur la « shrinkflation », une pratique qui consiste à masquer la hausse des prix en réduisant les quantités vendues. Celle-ci peut induire en erreur les consommateurs puisque l’emballage reste semblable et le prix du produit identique, alors même que la quantité vendue est moindre. La pratique, qui peut concerner de nombreux produits de grande consommation, reste « encore marginale », a jugé Michel-Edouard Leclerc.