Alcatel-Lucent : Nokia France veut supprimer un tiers des effectifs, soit plus de 1200 postes

Les emplois supprimés vont concerner des postes de recherche et développement, ainsi que des fonctions support, selon la direction et les syndicats.

 Le site de Nokia, à Nozay, dans l’Essonne.
Le site de Nokia, à Nozay, dans l’Essonne. LP/Cécile Chevallier

    L'équipementier télécoms finlandais Nokia a annoncé lundi dans un communiqué la suppression en France de 1233 emplois de sa filiale Alcatel-Lucent, soit un tiers des effectifs de cette entreprise dans l'Hexagone. Nokia emploie 5138 salariés en France, dont 3640 au sein d'Alcatel-Lucent International.

    Le groupe prévoit de supprimer 402 postes à Lannion (Côtes-d'Armor) et 831 à Nozay (Essonne), ont précisé Bernard Trémulot (CFDT) et Frédéric Aussedat (CFE-CGC), à l'issue d'un comité social et économique (CSE) central.

    « C'est une catastrophe », a dénoncé Bernard Trémulot. Ce sera le quatrième plan de licenciements collectifs depuis que Nokia a racheté Alcatel-Lucent début 2016, comme l'a relevé dans un communiqué l'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CGT et CFTC d'Alcatel-Lucent.

    Bercy pas satisfait par le plan

    Sur son blog, la CFE-CGC Nokia évoque un « séisme » : « Ce n'est qu'une stratégie bas coûts qui se met en place, contraire à tous les engagements pris par Nokia en France. Nokia se moque de tout le monde, et en premier lieu du gouvernement français. » Le syndicat affirme que « les actions de l'intersyndicale face à cette attaque sans précédent seront à la hauteur ».

    Le ministère de l'Economie estime lui que Nokia doit «améliorer très significativement» son plan. Une source à Bercy a indiqué que le gouvernement allait travailler avec les salariés d'Alcatel-Lucent pour faire à Nokia des contre-propositions et montrer que la France était un pays attractif.

    Le groupe prévoit un plan de départs volontaires et « des solutions de reclassement », précise-t-il dans son communiqué. Les emplois supprimés vont concerner des postes de recherche et développement (R & D), ainsi que des fonctions support, selon la direction et les syndicats.

    « Plan mondial de réduction des coûts »

    Ces suppressions de postes s'inscrivent « dans le cadre d'un plan mondial de réduction des coûts » lancé fin 2018, indique Nokia, qui veut « intensifier ses efforts pour améliorer sa compétitivité et garantir sa performance à long terme », « dans un contexte de marché où la pression sur les coûts demeure très importante ».

    « L'objectif est d'accroître l'efficacité opérationnelle, d'améliorer la productivité et de gagner en agilité en matière de R & D, afin de renforcer la position concurrentielle et garantir la performance à long terme du groupe », souligne Nokia.

    Trois autres filiales françaises de Nokia, Radio Frequency Systems (RFS), Nokia Bell Labs France (NBLF) et Alcatel Submarine Networks (ASN), « demeurent en dehors du périmètre de ce projet », ajoute la direction.