Paris est une des capitales où l’on télétravaille le moins dans le monde, selon une étude britannique

Les travailleurs parisiens passent en moyenne 3,5 jours par semaine au bureau, soit plus qu’à Londres, New York ou Singapour, selon une étude du Centre for Cities, un think-tank britannique.

Si les travailleurs parisiens font figure de bons élèves, ils n’en sont pas moins attachés à leurs jours de télétravail. Selon une étude de l’Apec, près d’un cadre sur deux (45 %) démissionnerait si l’accès au télétravail leur était supprimé (Photo d'illustration) Arnaud Dumontier / Le Parisien
Si les travailleurs parisiens font figure de bons élèves, ils n’en sont pas moins attachés à leurs jours de télétravail. Selon une étude de l’Apec, près d’un cadre sur deux (45 %) démissionnerait si l’accès au télétravail leur était supprimé (Photo d'illustration) Arnaud Dumontier / Le Parisien

    Le présentéisme au travail, une spécificité française ? Selon une étude du groupe de réflexion britannique Centre for Cities parue ce mardi et relayée par BFMTV, les travailleurs parisiens font partie de ceux qui télétravaillent le moins, en comparaison avec leurs homologues de New York, Londres, Singapour et Toronto. Une tendance qui s’expliquerait, en partie, par la prise en charge partielle des frais de transport en France.

    D’après cette étude, les Parisiens se rendent en moyenne au bureau 3,5 jours par semaine, soit presque autant qu’avant la pandémie de Covid-19 (4 jours), qui a pourtant popularisé la pratique du télétravail. Comparativement, les travailleurs londoniens passent seulement 2,7 jours par semaine en présentiel, contre près de 4 jours auparavant. Un niveau similaire à celui observé à Toronto et inférieur à ceux de Sydney (2,8 jours/semaine), New York (3,1 jours/semaine) et Singapour (3,2 jours/semaine).

    Les frais de transport au cœur du sujet

    Cette différence entre Paris et Londres s’explique en partie par les coûts des transports, selon les auteurs. Parmi les salariés londoniens interrogés, 40 % invoquent en effet les frais de déplacements et les économies réalisés en travaillant depuis leur domicile comme un facteur les poussant à télétravailler, contre 25 % pour les Parisiens.

    Pour le Centre for Cities, cette différence s’explique par le remboursement partiel des frais de transport dans l’Hexagone. « Les employeurs parisiens sont tenus de couvrir au minimum 50 % des dépenses de leurs salariés en transports en commun ou en déplacements actifs, et nombre d’entre eux couvrent jusqu’à 100 % des coûts, notent les auteurs. Cela allège une grande partie des frais de déplacements pour les employés de bureau. »

    En conséquence, les jeunes salariés, qui résident plus souvent en centre-ville, sont plus nombreux à se rendre au bureau en comparaison aux seniors, qui font plus régulièrement le choix de la banlieue. En conséquence, « le développement des jeunes travailleurs pourrait être entravé par l’absence d’expérience de leurs collègues plus âgés », note le Centre for Cities, qui craint un impact négatif « sur la croissance de la productivité de la capitale » britannique.

    Les cadres très attachés à leurs jours de télétravail

    Le groupe de réflexion enjoint donc la municipalité londonienne et le gouvernement à encourager le retour de leurs salariés au bureau en « subventionnant les trajets domicile travail » et en réduisant les coûts des transports publics, très élevés dans la capitale britannique.

    Si les travailleurs parisiens font figure de bons élèves, ils n’en sont pas moins attachés à leurs jours de télétravail. Selon une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) publiée en mars, près d’un cadre sur deux (45 %) démissionnerait si l’accès au télétravail leur était supprimé. Pour la moitié d’entre eux (51 %), le recours au télétravail n’est d’ailleurs plus une option, mais un acquis, rejoindre une entreprise sans accès au télétravail étant devenu rédhibitoire.

    Les cadres identifient toutefois certains points de vigilance pour optimiser la pratique du travail hybride : ils pointent notamment une moindre intégration des nouveaux salariés dans l’équipe (48 %), un brouillage des frontières entre vie personnelle et professionnelle (40 %) ou encore la peur de rater des communications importantes (39 %).