Pénurie de médicaments : l’UFC-Que choisir dénonce une inquiétante aggravation

L’association de consommateurs pointe, dans une étude que nous publions, une multiplication et un allongement des pénuries de médicaments. Elle renvoie dos à dos laboratoires et autorités.

 Selon l’UFC-Que choisir, 75 % des pénuries concernent des médicaments commercialisés depuis plus de vingt ans et des produits à faible marge, vendus moins de 20 euros.
Selon l’UFC-Que choisir, 75 % des pénuries concernent des médicaments commercialisés depuis plus de vingt ans et des produits à faible marge, vendus moins de 20 euros. PhotoPQR/Nice-Matin/Dylan Meiffret

    Corticoïdes, anesthésiants, anticancéreux, antalgiques, vaccins… Les médicaments n'ont jamais autant manqué en France. En 2010, parmi les 7 500 médicaments dits d'intérêt thérapeutique majeur (MITM), l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recensait 132 ruptures de stock ou tensions à un moment ou un autre dans l'année. Dix ans plus tard, la courbe grimpe en flèche : 2 400 signalements vont être enregistrés cette année, selon les projections. Presque 20 fois plus! Une aggravation alarmante dénoncée par l'UFC-Que choisir dans une étude réquisitoire publiée au moment où le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021 arrive au Sénat.

    Le phénomène est d'autant plus inquiétant qu'il touche des médicaments essentiels et que les durées d'indisponibilité s'allongent. L'UFC a ainsi étudié les 140 médicaments inscrits en pénurie ou tension le 15 juillet dernier sur le site de l'ANSM : Onze sont dans la liste depuis 2017 et, pour dix d'entre eux, le problème a débuté avant 2016.