Plan social chez Casino : l’entreprise va supprimer « plus de 3 000 » postes, selon des syndicats

La direction, qui n’a pas confirmé ces chiffres, a précisé que « tous les postes supprimés ne se traduiraient pas par des licenciements secs ».

Le groupe Casino supprimera plus de 3 000 postes dans le cadre du plan social annoncé en avril, ont annoncé plusieurs sources syndicales. LP/Léa JAFFREDO
Le groupe Casino supprimera plus de 3 000 postes dans le cadre du plan social annoncé en avril, ont annoncé plusieurs sources syndicales. LP/Léa JAFFREDO

    Le groupe Casino supprimera plus de 3 000 postes dans le cadre du plan social annoncé en avril, ont indiqué vendredi à l’AFP plusieurs sources syndicales, après une réunion du comité social et économique central à Saint-Étienne.

    La direction, qui n’a pas voulu « confirmer ou infirmer » ces chiffres, a précisé que « tous les postes supprimés ne se traduiraient pas par des licenciements secs ». Elle avait donné jusque-là une fourchette large allant de 1 293 à 3 267 suppressions de poste.

    Un distributeur en grande difficulté

    Lors du CSCE jeudi à Saint-Étienne, les deux principales entités du groupe ont communiqué aux syndicats les détails du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Distribution Casino France (DCF), qui gère les magasins et le siège social du groupe, prévoit 2 029 suppressions de postes, et Easydis, sa filiale logistique en prévoit 740, avec la fermeture de quatre entrepôts et la vente de deux sites, selon les syndicats.

    « Ce sont au total plus de 3 000 salariés qui sont concernés », si l’on ajoute les postes qui vont disparaître dans les autres sociétés du périmètre historique du groupe, ainsi qu’au sein de Monoprix et de Franprix, a déclaré vendredi à l’AFP Hervé Preynat, délégué syndical central CFDT d’Easydis. Les représentants des quatre autres organisations syndicales représentées dans le groupe ont confirmé ces données.



    Selon une source à la direction, plus de cent demandes de départ volontaire anticipées ont déjà été formulées « et le processus continue ». En outre « il y aura plus de 1 000 postes à pourvoir à l’échelle du groupe », ce qui pourra « atténuer l’impact en termes de licenciements », a-t-elle ajouté.

    Casino avait annoncé début juillet la cession de 66 magasins grand format au groupement Les Mousquetaires et à Auchan Retail France, conformément à un accord qui avait déjà conduit le groupe à céder plus de 200 hyper et supermarchés à ses concurrents au printemps.

    « Faiblesse du volet social »

    Les organisations syndicales ont rendu à l’unanimité un « avis défavorable concernant le déroulement de l’ensemble de la procédure ». Certains représentants du personnel dénoncent « la faiblesse du volet social, avec des indemnités supra légales plafonnées à six mois de salaire pour les personnes licenciées ayant plus de 20 ans d’ancienneté et un congé de reclassement fixé à 70 % du salaire brut ».

    D’autres élus mettent en avant « l’insuffisance de l’information » durant la procédure et les incertitudes sur « l’avenir du groupe » que le consortium repreneurs, emmené par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, veut réorienter sur le commerce alimentaire de proximité.

    Casino, qui employait encore 200 000 personnes dans le monde et 50 000 en France fin 2022, a vu ses effectifs fondre au fil des cessions des derniers mois, à 28 212 avant les plans de sauvegarde de l’emploi (PSE) et après cession de la quasi-totalité des magasins grands formats à la concurrence. Il lui reste toutefois une grosse vingtaine de supermarchés grands formats, ainsi que des bases logistiques, qui n’ont pas trouvé preneur.