Retraites : le siège de la CFDT à nouveau envahi par la CGT et privé d’électricité

Le siège du syndicat, qui travaille actuellement avec le gouvernement sur la réforme des retraites, et en désaccord avec la CGT, avait déjà été visé vendredi après-midi.

 Vendredi, des salariés de la RATP et de la SNCF s’étaient déjà introduits dans le siège parisien du syndicat.
Vendredi, des salariés de la RATP et de la SNCF s’étaient déjà introduits dans le siège parisien du syndicat. LP/Philippe Lavieille

    Une nouvelle intrusion a eu lieu lundi au siège de la CFDT, menée par « une quinzaine de personnes encagoulées » qui ont coupé l'électricité pendant « quelques minutes », a annoncé la confédération. Une action revendiquée par des syndicats CGT Énergie d'Ile-de-France.

    L'action est le fait d'une dizaine de syndicats CGT Énergie d'Ile-de-France (Paris, 91, 93, 94, 95, 77, 78, Ouest IDF et Bagneux), a précisé Cathy Fléchard de la CGT Énergie Paris, trois jours après une première intrusion de militants opposés à la réforme des retraites.

    L'intrusion d'« une quinzaine de personnes encagoulées » et « habillées de noir » a duré « un petit quart d'heure. Ils savaient exactement où était l'alimentation générale d'électricité et l'ont coupée », a-t-on précisé à la confédération. Une source policière a confirmé à l'AFP qu'« une quinzaine de personnes ont pénétré à 11h20 au siège de la CFDT », dans le XIXe arrondissement.

    Les salariés de l'énergie « très engagés »

    « Cette action à la CFDT fait partie de toutes ces actions que nous menons depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites », explique Laurent Hérédia, secrétaire fédéral de la CGT Énergie, au Parisien. « On l'oublie souvent, mais les salariés de l'énergie sont très engagés dans le mouvement depuis son lancement. Le 16 janvier, il y avait 30 000 salariés du secteur qui étaient en grève », poursuit-il.

    « Il faut savoir aussi que plusieurs sites sont bloqués », précise le syndicaliste. « Notamment les zones de stockage du gaz. Huit des quatorze sites sont bloqués. Vous avez aussi 75 % des sites de stockages de matériels d'Enedis qui sont occupés. Nous organisons aussi des baisses de tension. Le 16 janvier, c'est l'équivalent de deux fois la consommation de l'Ile-de-France qui a été diminuée », ajoute-t-il.

    La CGT reproche à la CFDT son choix de discuter avec le gouvernement sur la réforme des retraites, alors qu'elle milite de son côté pour son retrait total.

    Une nouvelle attaque « inacceptable »

    En réponse, la CFDT a publié un communiqué déclarant qu'elle ne « se laisserait pas intimider ». « Cette nouvelle attaque […] est inacceptable. La CFDT poursuivra son combat pour plus de justice sociale et de solidarité entre les travailleurs sans jamais se laisser dicter ses positions par des actes de violences ou d'intimidations », poursuit le communiqué.

    Vendredi après-midi, « quelques dizaines d'individus » s'étaient déjà introduits « violemment » dans les locaux du syndicat, avait dénoncé son patron, Laurent Berger. Les chahuteurs étaient des membres de la « coordination SNCF-RATP », qui regroupe notamment des membres de la CGT, de SUD, de l'UNSA ainsi que des personnes non syndiquées.

    La CGT avait alors assuré « ne pas cautionner ce type d'action », tout en rappelant que « chaque organisation syndicale est libre de son mode de fonctionnement, de son orientation et de ses revendications ». À la suite de cette intrusion, Laurent Berger a d'ailleurs annoncé lundi matin le dépôt prochain d'une plainte sur le plateau de RMC et BFMTV.