COP28 : « Trouver les bons mots afin que personne ne perde la face »... comment le consensus a été arraché

A Dubaï, tout s’est joué comme lors des précédentes éditions de ces réunions mondiales sur le climat, dans les prolongations et dans les dernières 48 heures de négociations.

Dubaï (Émirats arabes unis), le 13 décembre. Les représentants du monde entier ont salué par une standing ovation l’accord âprement discuté qui scelle la COP28. Maxppp/IMAGO/Sebastian Rau
Dubaï (Émirats arabes unis), le 13 décembre. Les représentants du monde entier ont salué par une standing ovation l’accord âprement discuté qui scelle la COP28. Maxppp/IMAGO/Sebastian Rau

    « J’ai besoin de te parler avec la ministre allemande pour savoir comment on avance. Dans dix minutes, dans mon bureau ? » Quand ce texto, signé du Commissaire européen à l’action pour le climat Wopke Hoekstra s’affiche sur le smartphone de la ministre de la Transition énergétique française, Agnès Pannier-Runacher, lundi peu avant 18 heures, un vent d’effroi vient tout juste de souffler dans les allées du centre des expositions de Dubaï (Émirats arabes unis). « C’est mon premier moment de découragement sur l’issue de ces négociations, se souvient la ministre. Nous venons tout juste de recevoir une seconde version du projet de texte proposé par la présidence émiratie de la COP avec, notamment, un article 39 qui ne va pas du tout assez loin et, surtout, fait un refus d’obstacle très clair sur la sortie des énergies fossiles. »

    La déception est grande, et la crainte d’atterrir sans accord, alors que les débats doivent officiellement se terminer le lendemain, de plus en plus forte. Les représentants de l’UE tombent rapidement d’accord pour s’y opposer, et se mettent en quête d’alliés pour défendre cette ligne.