Réchauffement climatique : après une vidéo de McFly et Carlito, des milliers de Français ont calculé leur empreinte carbone

    Dans une vidéo qui comptabilise près d’un million de vues, les youtubeurs McFly et Carlito calculent leur empreinte carbone avec l’ingénieur Jean-Marc Jancovici. Une initiative qui a poussé plus de 100 000 Français à vouloir connaître la leur.

    Les youtubeurs McFly et Carlito calculent leur empreinte carbone avec l'aide de Jean-Marc Jancovici. Capture d'écran / YouTube
    Les youtubeurs McFly et Carlito calculent leur empreinte carbone avec l'aide de Jean-Marc Jancovici. Capture d'écran / YouTube

    Un contenu qui veut donner « un point de départ pour potentiellement s’améliorer, ou pas ». Dans une vidéo publiée il y a trois jours sur la plate-forme YouTube, qui comptabilise aujourd’hui plus d’un million de vues, McFly et Carlito s’intéressent à leur empreinte carbone pour déterminer lequel des deux pollue le plus.

    La démarche a incité plus de 100 000 personnes à faire le test dans la foulée, d’après une story des youtubeurs republiée par le spécialiste de la question, l’ingénieur Jean-Marc Jancovici, invité à venir commenter leurs résultats. « C’est superbe, on avance petit à petit », commentent-ils.

    Capture d'écran Instagram / rafcarlito

    L’empreinte carbone des youtubeurs

    L’empreinte carbone permet de mesurer la quantité totale de gaz à effet de serre (GES), le dioxyde de carbone (CO2) principalement, émise par une personne dans son quotidien. La consommation d’énergie, l’alimentation, l’achat de vêtements ou encore le mode de transport sont pris en compte dans le calcul. En France, la moyenne se situe autour de 10 tonnes d’émissions par an et par personne.

    Celles des youtubeurs sont au-dessus, d’après les résultats du simulateur MyCO2, l’outil gratuit développé par le cabinet de conseil Carbone 4 cofondé par Jean-Marc Jancovici. La moyenne de David Coscas, alias McFly, est de 12,01 tonnes et celle de son acolyte, Raphaël Carlier (Carlito) est de 12,3 tonnes.

    Les vidéastes doivent cette lourde facture à leurs nombreux déplacements en avion, leurs achats réguliers de matériel informatique ou encore à leurs habitations de plus de 200 m2 qui, mathématiquement, nécessitent davantage d’énergie. McFly envisage d’ailleurs de troquer sa chaudière à gaz contre une pompe à chaleur pour alléger son bilan.



    À l’issue du test d’une quinzaine de minutes, plusieurs objectifs personnalisés sont proposés pour diminuer son empreinte carbone au fils des ans. « Si tout le monde fait ça, on arrive à limiter le réchauffement climatique à 2 °C », affirme Jean-Marc Jancovici en rappelant qu’une « déstabilisation sur le plan environnemental entraînera une déstabilisation politique », avec une multiplication des conflits.

    Des actions individuelles nécessaires mais insuffisantes

    La vidéo met l’accent sur les initiatives individuelles, en effleurant les enjeux politiques pour le plus grand regret des militants écologistes. « Il y a une chose qui m’a particulièrement fâchée, explique par exemple la créatrice de contenu Keldechet. C’est qu’il n’y a eu personne pour expliquer pourquoi McFly et Carlito ont eu un résultat cata, c’est parce qu’ils sont riches. » L’ONG Oxfam a notamment montré dans un rapport de 2020 que les 10 % les plus riches étaient responsables de la moitié des émissions mondiales.

    Autre enjeu cette fois évoqué dans la vidéo, le lien entre la baisse des émissions de carbone et les politiques publiques. Une personne dépendante de la voiture pour se déplacer, dont l’utilisation nécessite de consommer de l’essence ou du diesel, ne pourra espérer réduire le bilan de ce côté-là sans le déploiement de transports en commun satisfaisants dans sa région.



    Bien que nécessaires, des actions individuelles seules sont insuffisantes pour atteindre les objectifs fixés par l’accord de Paris, notait un rapport de Carbone 4 en 2019, en tablant sur « au maximum un peu moins d’un tiers l’effort à faire ». Il ajoutait que « même avec un comportement individuel proprement héroïque (…), un Français ne peut espérer réduire son empreinte de plus de 2,8 tonnes par an, soit environ 25 % de l’empreinte carbone annuelle. »