Essonne : avec le bois des Montils, le département décroche sa 11e forêt

Pour 2,7 millions d’euros, le conseil départemental va acquérir ce bois de 225 hectares situé sur les communes d’Auvernaux, Chevannes et Champcueil. La signature finale aura lieu au mois de juillet.

Auvernaux, mercredi 21 avril 2021. Le département de l'Essonne, représenté par son président François Durovray (à gauche), va acquérir les 225 hectares du bois des Montils. Un bois appartenait jusqu'à présent à la famille de Xavier Leroy (à droite). LP/Florian Garcia
Auvernaux, mercredi 21 avril 2021. Le département de l'Essonne, représenté par son président François Durovray (à gauche), va acquérir les 225 hectares du bois des Montils. Un bois appartenait jusqu'à présent à la famille de Xavier Leroy (à droite). LP/Florian Garcia

    Depuis plus d’un siècle, le bien s’est transmis de génération en génération. Aujourd’hui, la famille Leroy s’apprête à céder au conseil départemental de l’Essonne une parcelle de 225 hectares située sur les communes d’Auvernaux, de Champcueil et Chevannes. Avec cette acquisition, le Département deviendra propriétaire de sa onzième forêt.

    Pourquoi acquérir une onzième forêt ? Après les 35 hectares de la forêt de la Barre, située les communes d’Étréchy, Auvers-Saint-Georges et de Morigny-Champigny, qui ont été ouverts au public en fin d’année dernière, le Département poursuit ses acquisitions. « Les dix forêts que nous possédons déjà représentent environ 700 hectares, explique le président du conseil départemental, François Durovray (LR), lors d’une visite ce mercredi dans le bois des Montils. Ce nouveau bois, c’est un peu comme les joyaux de la Couronne. Il représente à lui seul 225 hectares supplémentaires ». En devenant propriétaire de ces espaces, le Département s’assure qu’ils ne seront pas constructibles. Il va les entretenir et mettre tout en œuvre pour maintenir la biodiversité. Une partie sera ouverte au public afin d’améliorer le cadre de vie des habitants.

    « Riche en oiseaux et doté de très beaux arbres »

    Quand est prévue l’ouverture au public ? Pour l’heure, le bois reste fermé. L’ouverture au public devrait intervenir dans deux ou trois ans. Après la signature qui interviendra au mois de juillet, des études seront lancées. Il faudra alors aménager la forêt avec des chemins et une signalétique mais aussi prévoir des places de parking. « Ça ne deviendra pas la nouvelle forêt de Sénart ou de Fontainebleau (Seine-et-Marne), prévient François Durovray. Il faudra trouver un équilibre entre l’accueil du public et la préservation de la faune et de la flore. »

    Quelles sont les richesses du bois des Montils ? Propriété familiale depuis 130 ans, le bois des Montils va bientôt changer de propriétaire. « Nous voulions déjà le vendre il y a quinze ans mais à l’époque, le Département n’avait pas souhaité l’acquérir », indique l’actuel propriétaire, Xavier Leroy. Ce domaine de chasse, « riche en oiseaux et doté de très beaux arbres » est coupé en deux par la D74. Ce bois, doté de mares et de ruisseaux sert également de refuge pour les gros gibiers, comme les cerfs et les chevreuils. « Mon père voulait que ce bois reste un espace vert, résume le propriétaire. Avec le conseil départemental, j’ai la certitude que cela sera le cas. »

    Qu’est-ce qu’une zone de compensation écologique ? Sur les 225 hectares que va acquérir le Département, 148 hectares situés sur les communes de Chevannes et Champcueil ont la vocation d’être ouverts au public au titre des Espaces naturels sensibles (ENS). À cela s’ajoutent 77 hectares situés à Auvernaux. Cette zone sera acquise comme « réserves forestières » pour assurer la compensation écologique de futurs projets départementaux comme la construction de routes par exemple.

    Comment le département acquiert-il ces nouvelles forêts ? Pour financer ses acquisitions, le Département utilise la taxe d’aménagement qu’il perçoit sur les permis de construire. Pour le bois des Montils, le conseil départemental a déboursé 2,7 millions d’euros. En revanche, pour le bois de la Barre, il avait bénéficié du legs d’un généreux donateur. Les travaux d’aménagements avaient coûté 300 000 euros. D’autres acquisitions sont prévues pour les années à venir.