Étampes : un homme retrouvé étranglé dans un foyer pour sans-abri

Un homme de 56 ans a été retrouvé mort dans un logement du foyer Adoma d’Étampes en Essonne, lundi 5 août. Son corps présentait de multiples fractures, notamment au cou. Une enquête pour meurtre est en cours.

Etampes (Essonne), ce 8 août 2024. Le corps d'un homme, frappé et étranglé, a été découvert dans un logement du foyer Adomat. Une enquête est en cours. LP/Thomas Diquattro
Etampes (Essonne), ce 8 août 2024. Le corps d'un homme, frappé et étranglé, a été découvert dans un logement du foyer Adomat. Une enquête est en cours. LP/Thomas Diquattro

    Que s’est-il passé derrière la porte de ce logement du foyer Adoma, à Étampes ? C’est la question sur laquelle travaillent les enquêteurs du SIPJ (service interdépartemental de police judiciaire) de l’Essonne, après la découverte d’un homme mort dans son appartement, lundi 5 août. La victime aurait été rouée de coups.

    Les faits se sont produits dans cette résidence qui accueille des personnes en situation de précarité, boulevard Saint-Michel, au nord de la ville. C’est en début d’après-midi, lundi, qu’un membre du foyer donne l’alerte : un résident vient d’être retrouvé inanimé dans son appartement. Son décès est rapidement prononcé. La victime, Patrick, venait d’avoir 56 ans.

    L’os hyoïde fracturé

    Des traces suspectes, pouvant être assimilées à des violences, sont découvertes sur son corps. Le médecin légiste délivre ainsi un obstacle médico-légal. Dans la foulée, le parquet ordonne une autopsie.

    L’examen réalisé deux jours plus tard à l’institut médico-légal confirme les soupçons : plusieurs fractures, des côtes et de l’os hyoïde (situé au niveau de la gorge), sont relevées. L’intervention d’un tiers est mise en évidence. Tout indique que Patrick a été roué de coups et étranglé par son agresseur. L’enquête, d’abord ouverte pour « découverte de cadavre », bascule alors en « homicide volontaire ».



    C’est sur la base de ces éléments que les enquêteurs du SIPJ s’attellent à reconstituer les dernières heures de la victime et mettre un nom sur l’auteur des faits. Des auditions ont déjà été effectuées au sein du foyer Adoma. Pour le moment, aucun suspect n’aurait été placé en garde à vue.

    Etampes, ce 8 août 2024. Patrick, la victime, était connu des services de police pour des problèmes liés à l'alcool.
    Etampes, ce 8 août 2024. Patrick, la victime, était connu des services de police pour des problèmes liés à l'alcool. LP/Thomas Diquattro

    « Les policiers sont passés hier (mercredi) », nous indique-t-on à l’accueil du foyer. Pour le reste, on nous dirige vers le service communication de la société - qui fait savoir qu’il ne s’exprimera pas, une enquête étant en cours. Autour, les rares résidents croisés, ce jeudi après-midi, disent ignorer tout de l’affaire.

    Un lieu avec beaucoup de passage

    Il faut dire que le foyer d’Étampes fait l’objet d’une importante rotation de ses résidents, selon leurs besoins. Implantée un peu partout en France, Adoma permet aux personnes en situation de précarité bénéficiant du RSA — sans-abri, familles monoparentales, migrants, jeunes en insertion professionnelle… — de retrouver un chez-soi. Le personnel du foyer leur offre en parallèle un accompagnement dans leurs démarches administratives et professionnelles.

    À Étampes, deux foyers sont ouverts : l’un route de Brières, où sont accueillis principalement des exilés, et le second, plus récent, boulevard Saint-Michel. Là où Patrick avait trouvé refuge après une période à la rue. Le quinquagénaire, qui y vivait seul, était connu des services de police locaux pour son importante consommation d’alcool sur la voie publique, générant des nuisances. L’homme est-il décédé des suites d’une dispute avec un(e) autre résident(e), ou une personne extérieure à la structure ? L’une des interrogations à laquelle devront répondre les enquêteurs.