« Les maires ont un rôle important à jouer »

    La préfète de l'Essonne, Josiane Chevalier, mobilise les élus dans la mise en oeuvre des mesures Vigipirate renforçant la sécurité aux abords des écoles et lors de manifestations publiques.

      La lutte contre le terrorisme ne peut pas se traiter par l'envoi de circulaires pour Josiane Chevalier. « Il faut pouvoir échanger avec vous, les maires, et instaurer un dialogue permanent. » Hier matin, plus d'une centaine d'élus de l'Essonne ont assisté, à Evry, à une réunion sur le plan d'action de l'état d'urgence prolongé de trois mois depuis l'attentat de Nice le 14 juillet. Pour mettre en oeuvre les mesures Vigipirate, la préfète mobilise tous les acteurs. Après les directions d'établissements scolaires, de centres commerciaux, des bailleurs sociaux, des représentants de communautés religieuses et avant les établissements culturels, les fédérations sportives, Josiane Chevalier a rencontré les maires, qui ont un « rôle important à jouer ».

      Une rentrée scolaire sous haute surveillance . La préfète veut qu'à la rentrée, chaque école, chaque collège et chaque lycée soient dotés d'un PPMS (plan particulier de mise en sûreté). « Ils portaient principalement sur les risques majeurs, détaille Béatrice Pili, représentante de la direction académique de l'Essonne. Ils devront tous avoir un volet consacré aux attentats. Et parmi les 3 exercices annuels, toutes les écoles devront en avoir réalisé un avant les vacances d'octobre sur les attentats ou intrusions. » Tous les personnels seront également formés pour « savoir agir avant et en cas d'attaque ». « Les maires, qui seront impliqués dans les réunions avec l'académie, nous demandent un guide pédagogique », précise la préfète.

      Vigilance « tous azimuts » pour les manifestations. Qu'il s'agisse de la foire d'Arpajon, d'un forum d'associations ou d'une brocante dans un village, le mot d'ordre est le même : « vigilance tous azimuts, assènent Jean-Marc Michelet et Luc-Didier Mazoyer, respectivement patron des gendarmes et de la police en Essonne. Les commissariats et les compagnies sont les interlocuteurs privilégiés des maires. Les élus peuvent aussi solliciter les bénévoles, des services de sécurité privée, et surtout anticiper en amont l'affluence et les moyens de sécurité. » Des fiches pratiques seront éditées prochainement, et il a été précisé qu'à partir de 1 500 visiteurs, les événements devaient être encadrés par la préfecture.

      La sécurité oui, la psychose non. « La sécurité est l'affaire de tous, a insisté Josiane Chevalier. Il faut opérer un changement de culture. Il y a le temps de l'émotion, mais aussi le temps de l'action au long cours. Nous sommes en guerre, cela implique une vigilance citoyenne permanente. Sans sombrer dans la psychose. Les annulations d'événement doivent être marginales. On doit démultiplier la sécurité. Nous ne partons pas de rien, les maires et l'Etat ont une expertise. Mais il faut passer la vitesse supérieure. »